Bulgarie. Des migrants vivent dans la peur après des agressions xénophobes

Les autorités bulgares doivent prendre de nouvelles mesures pour empêcher les crimes de haine xénophobes : les migrants en Bulgarie vivent dans la peur face à la multiplication des attaques racistes.

Tout récemment, un jeune Malien a été agressé près d’une mosquée de Sofia et un Bulgare d’origine turque a dû être hospitalisé, dans le coma, après avoir été passé à tabac par des skinheads.

« La xénophobie en Bulgarie augmente de façon alarmante et dangereuse, et il est de la responsabilité des autorités d’y mettre un terme. Au lieu de cela, le gouvernement a fait récemment plusieurs déclarations qui risquent de mettre le feu aux poudres », a déclaré Barbora Cernusakova d’Amnesty International, qui doit s’entretenir sur ce sujet le 13 novembre avec des représentants du gouvernement bulgare.

« En Bulgarie, migrants et réfugiés vivent dans un climat de peur, et il faut d’urgence ouvrir des enquêtes approfondies sur toutes les attaques menées contre ces groupes vulnérables. »

Le nombre de réfugiés, demandeurs d’asile et migrants arrivant en Bulgarie, essentiellement en provenance de Syrie, a augmenté de façon drastique cette année, ce qui a déclenché plusieurs mouvements de protestation anti-immigrants de la part de groupes d’extrême droite.

La xénophobie a en outre pénétré dans le discours politique ordinaire. Ainsi, le mois dernier, on a pu entendre le ministre de l’Intérieur, Tsvetlin Yovchev, déclarer : « Dans aucun pays, la présence de réfugiés sur son territoire n’a jamais été un avantage. »

Des agressions xénophobes ont eu lieu récemment, dont les attaques à l’arme blanche d’un Malien de 18 ans dimanche 10 novembre, et d’un Syrien de 17 ans la semaine dernière.

Le 9 novembre, un Bulgare d’origine turque âgé de 28 ans, Menin, a été pris pour un immigrant et passé à tabac. Minka, son épouse, a dit à Amnesty International que la famille a maintenant trop peur pour rester dans le foyer où elle vit.

« Ma fille et moi, nous l’avons trouvé après l’agression. Il était par terre, couvert de sang. Je l’ai reconnu à son sac. »

Minka a raconté que cette attaque avait été déclenchée par l’agression à coups de couteau dont une jeune Bulgare de 20 ans avait été victime à Sofia la semaine dernière, et pour laquelle un Algérien avait été déclaré suspect et arrêté.

Ce 12 novembre, le président et le Premier ministre de Bulgarie ont condamné la xénophobie, alors même que le gouvernement adopte des mesures pour empêcher des migrants de pénétrer dans le pays pour y trouver refuge.

Le ministre de la Défense, Angel Naydenov, a promis de prendre « des mesures très sévères, de nature répressive » à la frontière avec la Grèce et la Turquie, dans le sud du pays.

« Au lieu de s’en prendre aux migrants, dont un grand nombre peut légitimement prétendre au droit d’asile, les autorités bulgares devraient veiller à ce que les demandeurs d’asile, les réfugiés et les migrants se sentent bien accueillis et n’aient pas peur de vivre en Bulgarie », a dit Cernusakova.

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