Fin de quatre ans de calvaire pour le poète Mohammed al Ajami

La libération hier soir de Mohammed al Ajami, également connu sous le nom de Mohammed Ibn al Dheeb, est une excellente nouvelle et elle met fin pour ce poète à quatre ans de calvaire inutiles.

Amnesty International s’est entretenue avec l’avocat de Mohammed al Ajami qui lui a indiqué que des proches du poète lui ont confirmé que ce dernier a été libéré vers 19 h 30, heure de Doha, le 15 mars. L’organisation a également vu des séquences vidéo le montrant après sa libération.

« La libération de Mohammed al Ajami est une bonne nouvelle attendue depuis longtemps, a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Il est absurde qu’il ait passé plus de quatre ans derrière les barreaux alors qu’il n’avait fait qu’exprimer pacifiquement ses convictions avec sa poésie.

« Nous espérons que les autorités vont mettre à profit cette libération pour revoir le système pénal du Qatar et veiller à ce que de telles violations flagrantes du droit à la liberté d’expression ne se reproduisent pas. Cette affaire a fortement terni l’image du Qatar sur le plan international.  »

Les conditions de la libération de Mohammed al Ajami ne sont pas claires. Il est capital que les autorités ne soumettent pas à des conditions l’exercice pacifique par Mohammed al Ajami de ses droits, notamment de sa liberté d’expression. Les prisonniers d’opinion doivent être libérés immédiatement et sans condition.

Complément d’information

Le 24 août 2010, Mohammed al Ajami a récité un poème à un groupe de personnes dans son appartement du Caire, en Égypte, où il étudiait la littérature arabe à l’époque. À son insu, un des membres du groupe l’a filmé et a mis la vidéo en ligne sur Youtube, où elle a connu une large diffusion. Cela a conduit à son arrestation et à son placement en détention en novembre 2011. Le gouvernement l’a accusé d’avoir « incité publiquement à renverser le régime », « contesté publiquement l’autorité de l’émir  » et « diffamé publiquement la personne du prince » (ces chefs, quand ils sont regroupés, sont parfois formulés sous la forme « insultes à l’égard de l’émir  »). Il a dans un premier temps été condamné à la réclusion à perpétuité en novembre 2012. Une cour d’appel a ramené sa peine à 15 ans d’emprisonnement le 25 février 2013. Le procès a été entaché d’irrégularités et des garanties fondamentales en termes de procès équitable n’ont pas été respectées.

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