« Ce sont des accusations absurdes. La cour doit annuler sa condamnation. Il est évident que les autorités veulent faire de Rath Rott Mony un exemple et intimider toute personne qui s’efforce de dénoncer des violations des droits humains au Cambodge. Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion et demande par conséquent sa libération immédiate et inconditionnelle », a déclaré Nicholas Bequelin, directeur régional pour l’Asie de l’Est et du Sud-Est à Amnesty International.
« Rath Rott Mony a contribué à dévoiler le fléau de l’exploitation sexuelle au Cambodge et est aussi un syndicaliste au franc-parler. Son incarcération affecte sa santé et sa famille est entrée dans la clandestinité. Les autorités doivent mettre fin à cette épreuve et se pencher sur les problèmes de droits humains que connait le pays. »
Complément d’information
Rath Rott Mony, 47 ans, est président de la Fédération syndicale cambodgienne des travailleurs du secteur de la construction. Il travaille également en tant que traducteur anglais-khmer. Le 26 juin 2019, le tribunal municipal de Phnom Penh l’a déclaré coupable et condamné à deux ans de prison pour « incitation à la discrimination », au titre de l’article 496 du Code pénal.
Amnesty International considère Rath Rott Mony comme un prisonnier d’opinion parce qu’il est poursuivi en justice de manière arbitraire en raison de l’exercice pacifique et légitime de son droit à la liberté d’expression.
Les accusations portées à son encontre sont liées à son travail en tant que « fixeur » pour un documentaire produit par le réseau d’information Russia Today (RT) en 2017, My Mother Sold Me (« Ma mère m’a vendue »), qui dénonçait l’exploitation sexuelle de mineures au Cambodge. Il avait déjà travaillé sur plusieurs documentaires produits par RT.
Rath Rott Mony a également été condamné à verser à titre d’indemnisation une somme équivalente à 15 000 euros environ aux deux plaignantes, deux femmes qui apparaissent dans le documentaire.