Communiqué de presse

Cambodge. Il faut enquêter sur la mort de manifestants tués par les forces de sécurité

Les autorités cambodgiennes doivent amener les forces de sécurité à répondre de la mort d’au moins quatre personnes, tuées vendredi 3 janvier à Phnom Penh, la capitale, lors d’une manifestation d’ouvriers du textile qui a tourné à la violence, a déclaré Amnesty International.

« Les violences tragiques commises aujourd’hui doivent faire l’objet d’une enquête et les personnes soupçonnées d’avoir tué ou blessé des manifestants doivent rendre des comptes », a déclaré Rupert Abbott, spécialiste du Cambodge au sein d’Amnesty International.

« Il faut que le gouvernement cambodgien contrôle les forces de sécurité. Les événements d’aujourd’hui font tristement écho à d’autres incidents récents : au cours des derniers mois, les forces de sécurité ont usé à quatre reprises au moins d’une force excessive ou inutile contre des manifestants et des passants, y compris en procédant à des tirs à balles réelles. »

« Comme souvent dans les cas de violations des droits humains au Cambodge, le fait que personne n’ait à répondre de ces agissements rappelle qu’il règne dans le pays une impunité généralisée. Des changements radicaux sont nécessaires pour que les auteurs de violations soient amenés à rendre des comptes. »

Aux termes du droit international, lorsqu’un rassemblement devient violent, les forces de l’ordre ne doivent recourir à la force que si c’est strictement nécessaire pour l’accomplissement de leurs fonctions. L’usage intentionnel d’armes à feu à des fins létales ne peut se justifier que lorsqu’il est absolument impossible de faire autrement pour protéger des vies.

Depuis plusieurs semaines, des milliers de personnes manifestent au Cambodge contre les salaires trop bas dans l’industrie du textile et contre la situation politique à la suite des élections contestées de juillet 2013.

« Toutes les parties impliquées doivent faire preuve de retenue, surtout compte tenu du niveau actuel de tension dans le pays. Ces manifestations généralisées semblent avoir atteint une envergure inédite. Amnesty International n’avait certes rien observé de tel au Cambodge depuis plus de 15 ans », a affirmé Rupert Abbott.

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