CAMBODGE La torture et les mauvais traitements : un véritable fléau

Index AI : ASA 23/009/2003

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

« Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »

Déclaration universelle des droits de l’homme, article 5 (adopté en 1948)

« Ils m’ont ligoté et m’ont bandé les yeux, puis ont braqué un pistolet sur mon oreille, menaçant de me tuer. Ils m’ont marché sur les chevilles, puis ont sauté dessus, alors qu’elles étaient immobilisées par des menottes très serrées. Ils m’ont tiré des élastiques sur le scrotum. J’avais tellement mal que je me suis évanoui à de nombreuses reprises. Ils m’ont aspergé d’eau. Lorsque je suis revenu à moi, ils m’ont montré des documents, sur lesquels il y avait une empreinte de pouce, et ils m’ont dit que c’étaient les miens. Ils m’ont obligé à reconnaître qu’ils étaient bien à moi, en me disant que, sinon, ils allaient harceler mes proches. Ils m’ont torturé et m’ont obligé à dire au juge que tout était vrai. » Témoignage d’un détenu de la prison de Prey Sar, à Phnom Penh, recueilli en début d’année par Amnesty International

La Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture (ONU) a lieu tous les ans le 26 juin. En cette triste occasion, Amnesty International publie une étude sur les atteintes commises au Cambodge aux droits garantis par la Convention contre la torture - étude qui a été récemment communiquée au Comité contre la torture des Nations unies. Le Cambodge a soumis son rapport initial au Comité en avril dernier.

Amnesty International lance également aujourd’hui dans le monde entier un nouveau manuel de campagne consacré à la lutte contre la torture. Ce manuel rassemble les normes et les recommandations des Nations unies, du Comité européen pour la prévention de la torture et d’autres organismes, ainsi que les recommandations formulées par Amnesty International en matière de prévention de la torture et des mauvais traitements.

Le rapport sur le Cambodge publié aujourd’hui dénonce notamment l’impunité qui règne dans ce pays et qui reste un motif essentiel de préoccupation pour Amnesty International.

« Les membres de la police et de l’armée peuvent imposer leur volonté à la population civile et commettre des violations, en sachant parfaitement qu’ils n’auront jamais à répondre de leurs actes », a déclaré l’organisation de défense des droits humains. Le rapport cite à titre d’exemples un certain nombre d’affaires, dans lesquelles les tortionnaires soit ont échappé à toute sanction, soit ont fait l’objet d’une punition dérisoire.

Amnesty International estime que, de manière générale, les garanties légales susceptibles de prévenir la torture existent au Cambodge.

« Le problème, au Cambodge, c’est la mise en pratique des lois et la visible absence de volonté politique d’appliquer le droit et de respecter l’esprit et la lettre des traités internationaux qui ont été signés », a souligné l’organisation.

Le nouveau rapport formule de nombreuses recommandations à l’intention du gouvernement cambodgien. Il reprend également les conclusions et recommandations provisoires du Comité des Nations unies contre la torture à l’adresse du Cambodge.

Ce rapport, tout comme le manuel d’action contre la torture, a été communiqué aux services gouvernementaux et aux ONG concernés au Cambodge. Ces deux documents peuvent également être consultés sur le site Internet d’Amnesty International.

Le texte intégral du rapport sur le Cambodge, intitulé Kingdom of Cambodia : A human rights review based on the Convention against Torture [Cambodge. Étude de la situation relative aux droits humains au regard de la Convention contre la torture], figure à l’adresse suivante :

http://web.amnesty.org/library/index/engasa230072003

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