Le 27 juin 2012, la Cour d’appel du Cambodge a décidé de relâcher 13 femmes emprisonnées pour avoir protesté pacifiquement contre une expulsion forcée. Il s’agit d’une victoire pour leur communauté, mais leur déclaration de culpabilité doit maintenant être annulée, a déclaré Amnesty International.
Le 24 mai 2012, le tribunal municipal de Phnom Penh a condamné 13 défenseures des droits humains à deux ans et demi de prison, à l’issue d’un procès inique. Ces personnes ont été interpellées après avoir organisé une manifestation pacifique pour protester contre la destruction de maisons et l’expulsion forcée de milliers de familles vivant autour du lac Boeung Kak, à Phnom Penh, la capitale du Cambodge.
« Nous sommes ravis d’apprendre que ces 13 femmes seront libérées et retrouveront leurs familles et leur entourage, a déclaré Rupert Abbott, spécialiste du Cambodge à Amnesty International.
« Elles n’auraient jamais dû être interpellées ; leur incarcération les a fait souffrir inutilement, ainsi que leurs familles. Nous considérons leur libération comme une victoire remportée par la population du lac Boeung Kak. Celle-ci ne s’est pas laissée intimider et a continué de manifester pacifiquement en faveur de la remise en liberté de ces femmes, donnant un exemple stimulant aux autres défenseurs des droits humains au Cambodge.
Néanmoins, la Cour d’appel du Cambodge aurait dû annuler la déclaration de culpabilité de ces militantes, et pas seulement suspendre le reste de leur sentence. Les charges retenues contre elles n’ont aucun fondement, et le procès en première instance n’a absolument pas respecté les règles d’équité.
La déclaration de culpabilité de ces 13 femmes doit être annulée, et les charges pesant sur Ly Chanary et Sao Sarouen, les deux militants du lac Boeung Kak libérés sous caution plus tôt ce mois-ci, doivent également être abandonnées.
Une enquête doit être menée sur les allégations de violences policières commises aujourd’hui à l’encontre de la population du lac Boeung Kak devant la Cour d’appel. »