Amnesty International et le groupe iranien de musique Kiosk lancent un appel aux artistes et au public dans le monde entier pour qu’ils participent à la campagne #FreeArtists et demandent à l’Iran de remettre en liberté immédiatement et sans condition des artistes qui ont été emprisonnés, notamment un musicien et un cinéaste en grève de la faim dans la prison d’Evin, à Téhéran.
Les deux frères, le musicien Mehdi Rajabian et le cinéaste Hossein Rajabian, purgent actuellement une peine de trois ans d’emprisonnement. Ils ont été déclarés coupables, à l’issue d’un procès manifestement inique devant un tribunal révolutionnaire, notamment d’« atteinte aux valeurs sacrées de l’islam » et d’« activités audiovisuelles illégales ». Le 28 octobre 2016, ils ont entamé leur deuxième grève de la faim pour protester contre leur emprisonnement.
Un troisième artiste, Keywan Karimi, a également été condamné à six ans d’emprisonnement pour « atteinte aux valeurs sacrées de l’islam » en raison de son travail artistique. Il risque d’être emprisonné de façon imminente.
« Le fait de s’exprimer au moyen de l’art n’est pas un crime et il est scandaleux que les autorités iraniennes jettent en prison des musiciens et d’autres artistes uniquement en raison de leur œuvre artistique. Mehdi et Hossein Rajabian sont des prisonniers d’opinion. Ils n’auraient jamais dû passer une seule minute derrière les barreaux. Les autorités iraniennes doivent ordonner qu’ils soient libérés immédiatement et sans condition, a déclaré Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« Leur emprisonnement porte un nouveau coup à la liberté d’expression en Iran. Le droit fondamental à la liberté est tellement méprisé par les autorités iraniennes qu’elles sont prêtes à condamner des personnes à plusieurs années d’emprisonnement uniquement pour étouffer les voix d’artistes qu’elles considèrent comme "anti-islamiques" et "anti-révolutionnaires". »
Les deux frères mettent leur santé en péril en menant une grève de la faim, qui est le dernier moyen dont ils disposent pour réclamer leur remise en liberté. Ils ont dit qu’ils refusaient qu’on leur administre des solutés par voie intraveineuse.
Depuis qu’il a entamé sa grève de la faim Mehdi Rajabian a craché du sang à deux reprises et il dit qu’un médecin de la prison lui a donné un coup de poing dans le ventre quand il a été conduit à l’infirmerie. Amnesty International demande également aux autorités iraniennes de veiller à ce que les deux frères aient accès à un professionnel de santé qualifié.