Les sympathisants d’Amnesty International du monde entier entament ce lundi 25 novembre une campagne d’action de 16 jours contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles du fait de l’intensification de la militarisation des sociétés. Retrouvez toutes les actions en ligne ici.
Les Seize jours d’action contre la violence liée au genre seront l’occasion d’exercer des pressions sur les gouvernements pour les inciter à prendre des mesures pour : empêcher la violence sexuelle fondée sur le genre, et notamment les crimes commis par les forces de sécurité ; enquêter sur ces agissements ; protéger les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes. Cette campagne porte essentiellement sur le Bangladesh, l’Égypte, la République démocratique du Congo, et la Syrie.
« Le militarisme est une situation dans laquelle les valeurs militaires dominent la société, en temps de paix comme de conflit armé, a déclaré Madhu Malhotra, directrice du programme Genre, sexualité et identité d’Amnesty International. Ce climat a souvent des conséquences graves sur l’égalité de droits et la sécurité des femmes et des jeunes filles. »
« Tout au long de nos 16 jours d’action, nous ferons clairement savoir que les femmes et les jeunes filles ont le droit de vivre une vie sans violence, que cela soit en temps de guerre, lors de manifestations ou en détention. »
Les Seize jours d’action contre la violence liée au genre portent sur cinq pays :
Egypte. Depuis la révolte du « 25 Janvier », les militantes égyptiennes sont soumises, de manière croissante, à des discriminations et à des violences sexuelles, aussi bien de la part d’individus privés que des forces de sécurité.
République démocratique du Congo. Les défenseures des droits des femmes sont menacées de mort et soumises à des intimidations car elles viennent en aide aux victimes de violences sexuelles et dénoncent ces agressions.
Bangladesh. Kalpana Chakma a été enlevée à son domicile, à l’âge de 23 ans, en 1996, par des membres des forces de sécurité. A ce jour, aucun rapport d’enquête n’a été rendu et aucun suspect n’a été interrogé. Kalpana est toujours portée disparue.
Syrie. Les femmes réfugiées qui ont fui les combats en Syrie sont victimes de violences sexuelles dans les camps de Jordanie. Nombre d’entre elles évitent de se rendre aux toilettes publics de peur d’y subir des agressions, ce qui a de graves conséquences sur leur santé.
Honduras. Les membres du Comité des familles de détenus et disparus du Honduras sont la cible de menaces, de harcèlement et de violences physiques car ils dénoncent les violations des droits humains dans leur pays.
Mexique. En 2011, Miriam Lopez, mère de quatre enfants, a été torturée et violée durant une semaine par des soldats, après une arrestation arbitraire. L’enquête officielle traîne en longueur, ne donnant aucun résultat.
« En dépit des efforts déployés par les personnes qui défendent les droits fondamentaux des femmes, les guerres, les conflits internes et la répression violente des mouvements politiques et de justice sociale peuvent avoir des répercussions particulières et souvent disproportionnées pour les femmes, et accentuer les violences qu’elles subissent », a déclaré Madhu Malhotra.
« Des actes de violence sexuelle et de violence liée au genre en situation de militarisme se produisent dans toutes les régions du monde. Pour qu’un changement d’attitude ait lieu, il faut que les auteurs de ces agissements soient tenus de rendre des comptes. »