Ce matin, un tribunal de Smithers, en Colombie-Britannique, reprendra ses audiences pour examiner les plaintes pour abus de procédure déposées par trois défenseur·e·s des droits humains arrêtés en novembre 2021 lors d’une violente opération policière menée sur le territoire des Wet’suwet’en : Sleydo’ (également connue sous le nom de Molly Wickham), cheffe adjointe (maison Cas Yikh) du clan Gidimt’en de la nation Wet’suwet’en, Shaylynn Sampson, une femme gitxsan ayant des liens familiaux avec la nation Wet’suwet’en, et Corey « Jayohcee » Jocko, un Kanien’kehá:ka (Mohawk) d’Akwesasne.
Ces trois défenseur·e·s des terres autochtones ont précédemment été reconnus coupables d’outrage criminel pour avoir enfreint une injonction qualifiée d’injuste par Amnestie internationale, car elle empêche les défenseur·e·s des terres autochtones de mener des actions pour défendre le territoire Wet’suwet’en contre la construction du gazoduc de gaz naturel liquéfié Coastal GasLink (CGL), et ce, même si ces actions sont protégées en vertu des droits humains à l’autodétermination et à la liberté de réunion pacifique. Les audiences en cours visent à déterminer si la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a fait un usage excessif de la force lors de l’arrestation des défenseur·e·s de la terre, ce qui pourrait conduire à la suspension de leurs condamnations.
« Amnestie internationale reste fermement solidaire des Wet’suwet’en et des autres défenseur·e·s des terres autochtones qui mettent leur sécurité en jeu, non seulement pour protéger leur territoire et leurs droits, mais aussi pour garantir un environnement sain à toutes et à tous », a déclaré France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnestie internationale Canada francophone. « Nous demandons au Canada et à la Colombie-Britannique d’accorder la priorité aux droits des peuples autochtones à travers le pays et à leurs luttes pour atténuer les changements climatiques. »
« La composition du gouvernement de la Colombie-Britannique a changé, et il doit en être de même pour l’approche de la province à l’égard des droits des défenseur·e·s des terres autochtones qui protègent pacifiquement leurs territoires ancestraux contre les mégaprojets d’extraction », a déclaré Ketty Nivyabandi, secrétaire générale de la section canadienne anglophone d’Amnistie internationale. « Après des années marquées par une surveillance agressive, le harcèlement, l’intimidation et la criminalisation des défenseur·e·s des terres autochtones sur le territoire Wet’suwet’en, le Canada et la Colombie-Britannique doivent faire passer les droits des personnes avant les profits et préserver l’environnement naturel que nous partageons tous. »
La nation Wet’suwet’en au cœur de la campagne mondiale Écrire, ça libère
Cette année, Amnestie internationale a inclus les défenseur·e·s de la terre Wet’suwet’en parmi les causes mises de l’avant dans sa campagne Écrire, ça libère [1], la plus grande campagne de rédaction de lettres pour la défense des droits humains au monde. Chaque année, des centaines de milliers de personnes provenant de plus de 200 pays écrivent des lettres, signent des pétitions et envoient des messages de solidarité pour soutenir dix personnes ou groupes dont les droits ont été bafoués. Avec le soutien de l’ensemble du mouvement mondial d’Amnestie internationale, les efforts déployés par les défenseur·e·s des terres Wet’suwet’en et leurs allié·e·s pour protéger leur territoire, leur mode de vie et notre droit collectif à un environnement sain seront mis en lumière comme jamais. Joignez votre voix à la nôtre pour exiger du Canada et de la Colombie-Britannique qu’ils cessent de criminaliser les Wet’suwet’en et les autres défenseur·e·s des terres autochtones dès maintenant [2] !
« Le fait que la plus grande organisation de défense des droits humains au monde ait lancé une campagne mondiale pour soutenir les défenseur·e·s des terres et de l’eau de la nation Wet’suwet’en en dit long », a déclaré Ana Piquer, directrice régionale pour les Amériques d’Amnestie internationale. « Il est scandaleux de constater qu’au lieu de protéger les droits de ces défenseur·e·s, les autorités de la Colombie-Britannique ont décidé de les poursuivre en justice. Le Canada ajoute son nom à la longue et préoccupante liste des pays des Amériques où les défenseur·e·s de la terre continuent d’être exposés à des risques en raison de leur travail essentiel. »