Chine. Amnesty International demande la fin des exécutions, pas la généralisation de l’injection létale


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a fermement condamné, ce jeudi 3 janvier, la généralisation des exécutions par injection létale en Chine, appelant au contraire les autorités chinoises à accélérer l’abolition de la peine capitale dans le pays.

« Cette décision est contraire à l’esprit de la Charte olympique pour les Jeux de Pékin, qui place le respect de la dignité humaine au cœur du mouvement olympique, a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Le fait pour l’État de tuer une personne n’a rien de digne ni d’humain, quel que soit le moyen utilisé. »

Cette décision des autorités intervient à peine quelques semaines après l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution en faveur d’un moratoire mondial sur les exécutions.

Amnesty International met également au défi le vice-président de la Cour populaire suprême, Jiang Xingchang, d’expliquer pourquoi il est plus humain d’exécuter une personne par injection létale que de la passer par les armes.

« La généralisation des exécutions par injection létale va à contre-courant de la tendance internationale qui se dessine en faveur du rejet de la peine de mort et ignore les problèmes inhérents à ce châtiment, a ajouté Catherine Baber. Changer de mode d’exécution ne résoudra pas les problèmes que posent l’application arbitraire de la peine capitale, les erreurs judiciaires – y compris l’exécution d’un innocent – et le caractère cruel et inhumain de ce châtiment. »

L’utilisation de l’injection létale comme méthode d’exécution est préoccupante à plusieurs titres :

 Elle détourne l’attention de la souffrance inhérente à la peine capitale en suggérant que la mort par injection létale est plus humaine. Des éléments montrent que l’injection létale peut provoquer des convulsions et entraîner une mort lente et douloureuse.
 Sa mise en œuvre, lorsqu’elle est bâclée, peut provoquer une souffrance physique et mentale intense.
 Une telle exécution nécessite la participation de professionnels de la santé. Quasiment tous les codes de déontologie qui examinent la question de la peine de mort s’opposent à la participation du personnel médical ou soignant.

Amnesty International s’était félicitée de ce que le gouvernement avait mis en œuvre en janvier 2007 une importante réforme en rétablissant la validation par la Cour populaire suprême de toutes les condamnations à mort prononcées en Chine. Le manque de transparence en ce qui concerne le recours à la peine de mort en Chine ne permettra pas cependant de vérifier si le nombre d’exécutions dans ce pays augmente ou diminue.

« Il faut que les autorités chinoises prennent des mesures concrètes en vue de l’abolition de la peine de mort, a conclu Catherine Baber. La première étape doit être de rendre public le nombre réel de personnes exécutées et de réduire considérablement le nombre d’infractions passibles de la peine de mort. Le bilan des Jeux de Pékin ne pourra être positif que si la Chine cesse de battre des records en matière d’exécutions. »

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