« Le jugement rendu ce jour est une injustice flagrante. Il est scandaleux que Wang Quanzhang soit puni parce qu’il a défendu sans violence les droits humains en Chine. Il doit être libéré immédiatement et sans condition, a déclaré Doriane Lau, chercheuse sur la Chine à Amnesty International.
« Au cours des trois années qui ont conduit à cette parodie de procès, les autorités ont fait disparaître Wang Quanzhang dans un trou noir, où il a sans doute été torturé. Jusque récemment, sa famille, que les autorités continuent de harceler, ne savait même pas s’il était vivant. Son maintien derrière les barreaux ne fait que prolonger leur souffrance. »
Complément d’information
Wang Quanzhang était le dernier avocat à attendre son jugement après la répression massive exercée par le gouvernement chinois en 2015, qui a visé près de 250 avocats et militants des droits humains.
Il a été condamné le 28 janvier 2019 par le tribunal populaire intermédiaire n° 2 de Tianjin. Son procès s’est déroulé le 26 décembre 2018, après plus de trois années de détention provisoire. Son épouse, Li Wenzu, n’a pas pu sortir de son bâtiment à l’approche du procès : les autorités l’ont empêché d’y assister.
Wang Quanzhang a été interpellé par la police le 3 août 2015. Ce n’est qu’en juillet 2018 qu’un avocat a informé sa famille qu’il était en vie et se trouvait en détention à Tianjin.
Avant son incarcération, Wang Quanzhang travaillait sur des sujets jugés sensibles par le gouvernement chinois : il défendait notamment la liberté religieuse et représentait des membres du Mouvement des nouveaux citoyens, un réseau de militants qui prônent la transparence au sein des pouvoirs publics et dénoncent la corruption. En raison de son rôle d’avocat dans des affaires de ce type, il avait fréquemment été la cible d’actes d’intimidation avant son placement en détention.