Communiqué de presse

Chine. Des militants anti-corruption font l’objet d’une répression hypocrite

Les autorités chinoises doivent libérer sans délai le militant Xu Zhiyong, dont le procès va s’ouvrir à Pékin mercredi 22 janvier, a déclaré Amnesty International.

Xu Zhiyong a écrit en mai 2012 un article intitulé « La Chine a besoin d’un mouvement des nouveaux citoyens », qui aurait suscité la création d’un réseau informel de militants décidés à promouvoir la transparence au sein des pouvoirs publics et à dénoncer la corruption.

Plusieurs autres militants doivent être jugés cette semaine en raison de leurs liens avec le Mouvement des nouveaux citoyens.

« Alors que le président Xi Jinping avait promis de combattre la corruption, nous assistons à des mesures de répression contre ceux qui cherchent à la dénoncer. La persécution des militants associés au Mouvement des nouveaux citoyens doit cesser », a déclaré Roseann Rife, directrice de la recherche sur l’Asie de l’Est à Amnesty International.

Juriste renommé, Xu Zhiyong est incarcéré à Beijing depuis juillet. Il est inculpé d’avoir « organisé un rassemblement afin de perturber l’ordre dans un lieu public ». S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.

« Nous considérons que Xu Zhiyong est un prisonnier d’opinion et doit par conséquent être libéré immédiatement et sans condition. Si cette mesure n’est pas prise, il sera impossible de prendre au sérieux l’action menée par le pouvoir chinois contre la corruption », a déclaré Roseann Rife.

Des dizaines de personnes ayant des liens, même ténus, avec le Mouvement des nouveaux citoyens ont été placés en détention l’an dernier. Parmi ces militants, plusieurs ont fait l’objet de poursuites uniquement pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion et de parole.

Vendredi dernier, lors d’une audience préalable au procès, un juge a rejeté la demande formulée par l’avocat de Xu Zhiyong pour que le cas de ce dernier soit joint à celui d’autres personnes mises en cause pour leurs activités liées au Mouvement des nouveaux citoyens. Xu Zhiyong a annoncé qu’il garderait le silence au cours du procès pour protester contre cette décision.

Cinq autres militants comparaîtront devant un tribunal à Pékin cette semaine. Le procès de Zhao Changqing et Hou Xin s’ouvrira jeudi 23 janvier. Celui de Ding Jiaxi et Li Wei ainsi que celui de Yuan Dong et Zhang Baocheng devrait commencer vendredi 24 janvier.

« En refusant que se tienne un procès collectif, le juge empêche la manifestation de la vérité. C’est un exemple de plus des injustices auxquelles ces militants sont exposés », a déclaré Roseann Rife.

Trois autres militants, Liu Ping, Wei Zhongping et Li Sihua, ont été jugés en décembre 2013 dans la province du Jiangxi, dans le sud de la Chine. Zhang Lin, militant de longue date, a été jugé le 18 décembre. On n’a pas encore connaissance des jugements prononcés à l’issue de ces procès.

Complément d’information

Selon l’organisation Chinese Human Rights Defenders, au début de décembre, plus de 65 personnes soupçonnées d’avoir un lien avec le Mouvement des nouveaux citoyens avaient été placées en détention dans le cadre du système pénal ou soumises à une disparition forcée, et 37 avaient été arrêtées officiellement.

Selon la définition du Mouvement des nouveaux citoyens donnée par Xu Zhiyong, il s’agit d’une campagne pacifique visant des objectifs culturels, sociaux et politiques.

Plusieurs activités sont proposées aux « Nouveaux citoyens », notamment assumer la « responsabilité du Nouveau citoyen » en rejetant la corruption et en œuvrant pour le bien de la société, participer à la vie civique en organisant des réunions pour discuter de la situation politique, aider les plus faibles et s’unir pour travailler de concert.

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