Chine. Ji Sizun, dont la demande d’autorisation de manifester pendant les Jeux olympiques s’était heurtée à un refus, doit être libéré

Déclaration publique

Les autorités chinoises doivent immédiatement remettre en liberté Ji Sizun, militant et conseiller juridique de la province du Fujian, arrêté à l’origine alors qu’il déposait une demande pour organiser une manifestation pendant les Jeux olympiques de Pékin ; pourtant les infractions qu’on lui reproche semblent sans rapport avec cette demande.

La mise en détention de Ji Sizun l’a de fait réduit au silence à un moment où l’attention internationale était fixée sur le pays ce qui, ajouté aux circonstances de son interpellation, apparemment sans rapport avec ce qu’on lui reproche, suscite des interrogations sur ce qui a motivé cette affaire.

Selon Radio Free Asia, basée aux États-Unis, le tribunal populaire intermédiaire de la province du Fujian a confirmé le 4 mai, sans qu’il y ait eu d’audience publique, le jugement initial du 7 janvier condamnant Ji Sizun à trois années d’emprisonnement pour « falsification de sceaux et documents officiels » . Il s’agit de la plus lourde peine possible dans des circonstances normales, au titre de l’article 280 du Code pénal chinois.

La police de Pékin avait interpellé Ji Sizun le 11 août 2008 alors qu’il déposait sa demande d’autorisation d’organiser une manifestation pour dénoncer la corruption et demander plus de participation citoyenne au processus politique. Avant sa détention, Ji Sizun fournissait une assistance juridique aux auteurs de plaintes souhaitant intenter une action en justice contre les autorités gouvernementales.

Si l’on s’en tient au jugement initial, Ji Sizun n’est officiellement détenu que depuis le 18 septembre 2008, ce qui signifie qu’il a été détenu sans inculpation pendant plus d’un mois.

Les autorités chinoises ont, à de nombreuses reprises, eu recours au droit pénal pour faire taire les défenseurs des droits humains comme Ji Sizun. Le Plan d’action national en faveur des droits humains récemment rendu public ne mentionne pas la protection des défenseurs des droits humains ni les garanties relatives au droit des citoyens chinois à la liberté d’expression et de réunion, mais réaffirme l’intention des autorités de ratifier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) qui inclut ces droits. Amnesty International renouvelle son appel aux autorités chinoises pour qu’elles ratifient le PIDCP.

Complément d’information

Le 23 juillet, les autorités chinoises ont annoncé la mise en place de zones réservées aux manifestations pendant les Jeux olympiques dans trois parcs de Pékin où les personnes pourraient exprimer leurs doléances. Cependant, une autorisation préalable de la police était requise. Toutes les demandes ont été refusées et les zones réservées aux manifestations sont restées vides.

Amnesty International a lancé une Action urgente le 5 décembre 2008, mise à jour le 21 janvier 2009, demandant à ses membres d’appeler les autorités chinoises à libérer Ji Sizun immédiatement sans condition et apporter la garantie qu’il n’était ni torturé ni maltraité en détention.

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