Chine : la population locale se mobilise pour la libération de pratiquants du Fa Lun Gong

Les autorités chinoises doivent libérer immédiatement deux pratiquants du Fa Lun Gong détenus en raison de leurs croyances dans la province du Hebei, a déclaré Amnesty International lundi 14 novembre, alors qu’une pétition rédigée par des habitants locaux pour demander la fin de leur incarcération aurait recueilli près de 3 000 signatures.

Zhou Xiangyang, 38 ans, a été libéré en 2009 après avoir purgé six années d’une peine de neuf ans de prison. Il a été de nouveau arrêté en mars cette année et est actuellement détenu à la prison de Gangbei, dans la ville de Tianjin (nord du pays), où il aurait été torturé à plusieurs reprises. Après avoir publié une lettre ouverte décrivant les épreuves traversées par son couple, son épouse a été également arrêtée le 29 octobre.

« Dans un geste rarement vu en Chine, des milliers de simples citoyens ont osé témoigner publiquement leur soutien à des personnes injustement emprisonnées et torturées en détention. Cela montre que la population chinoise est au courant de la persécution de personnes pour leurs croyances spirituelles et la condamne. Il est grand temps que les autorités chinoises tiennent compte de cet appel et mettent fin à leur violente répression du mouvement Fa Lun Gong, a souligné Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Zhou Xiangyang et son épouse Li Shanshan doivent être libérés immédiatement. Étant donné le caractère systématique des “sanctions” visant les personnes qui montrent une quelconque forme de soutien aux pratiquants du Fa Lun Gong, nous exhortons les autorités à ne pas s’en prendre aux personnes qui se sont mobilisées pacifiquement en faveur de la libération de Zhou Xiangyang. »

Les autorités chinoises ont refusé d’informer les proches et l’avocat de Li Shanshan du lieu où elle se trouve. Cependant, le bureau de la Sécurité publique de Tangshan a indiqué le 9 novembre à sa mère et son avocat qu’elle avait été astreinte à deux années de rééducation par le travail et qu’on l’avait envoyée dans un lieu prévu à cet effet.

Elle a été vue pour la dernière fois par sa famille le 4 novembre au Centre d’éducation juridique du Tangshan, un lieu de détention créé spécialement pour obliger les pratiquants du Fa Lun Gong à renoncer à leurs croyances.

Zhou Xiangyang observe une grève de la fin depuis son placement en détention en mars. Ses proches ont fait l’objet de multiples interrogatoires et manœuvres d’intimidation de la part de la police locale à la suite de la pétition diffusée ce mois-ci.

La prison de Gangbei est tristement célèbre pour les mauvais traitements qui y sont infligés aux pratiquants du Fa Lun Gong. L’un d’eux, Li Xiwang, serait mort en juillet dernier dans cette prison après avoir été torturé.

Le Fa Lun Gong est un mouvement spirituel que de nombreuses personnes en Chine ont rejoint dans les années 1990. Après qu’il a organisé un rassemblement pacifique sur la place Tiananmen en juillet 1999, le gouvernement l’a interdit au motif qu’il représentait une « menace pour la stabilité sociale et politique ».

Des dizaines de milliers de pratiquants du Fa Lun Gong ont été arrêtés arbitrairement dans le cadre d’une campagne d’intimidation et de persécution visant ce mouvement.

Certains ont été placés dans des hôpitaux psychiatriques ou des centres de « rééducation par le travail » – une forme de détention administrative appliquée sans inculpation, ni jugement, ni contrôle d’une autorité judiciaire – ou condamnés à de longues peines de réclusion.

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