Chine. Le harcèlement des militants s’est accéléré à l’approche de l’anniversaire de Tiananmen

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Les autorités chinoises ont accentué les mesures à l’encontre des voix dissidentes et des militants dans tout le pays à la veille du vingtième anniversaire de la répression sur la place Tiananmen.

« Les mesures prises pour couper les communications et entraver les déplacements ne pourront pas empêcher ces militants de se battre pour leurs droits et les gens de célébrer le vingtième anniversaire de la répression, a déclaré Roseann Rife, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Ce harcèlement ne fait que renforcer la volonté d’obtenir la vérité. »

Amnesty International a reçu au cours des derniers jours plusieurs informations faisant état de manœuvres de harcèlement à l’encontre de défenseurs des droits humains.

• À Pékin, les autorités ont contraint Wan Yanhai, militant de la lutte contre le VIH/sida, à se rendre à Changchun, dans le nord du pays, à l’approche de cet anniversaire. Des policiers ont frappé à sa porte et lui ont demandé de partir « pour éviter tout risque de conflit ». Wan Yanhai a refusé mais il a été forcé de prendre le train et de quitter la capitale avec sa famille.

• Le 3 juin, Zeng Jinyan s’apprêtait à se rendre avec sa petite fille à l’anniversaire de sa mère. Cinq policiers l’ont brutalement repoussée chez elle en lui disant qu’elle n’était pas autorisée à quitter son domicile durant les prochains jours.

• Le 3 juin à Hangzhou, des policiers se sont rassemblés devant le domicile du défenseur des droits humains Wen Kejian et l’ont invité à venir « discuter » avec eux.

• Le 2 juin à Shanghai, deux policiers et quatre membres du « comité de quartier » ont pris position devant le domicile de Mao Hengfeng, militante des droits en matière de procréation. Ils l’ont repoussée chez elle lorsqu’elle a tenté de sortir, et lui ont dit qu’il lui était interdit de quitter son domicile avant la fin du vingtième anniversaire.

• Le 2 juin en Mongolie intérieure, Tian Yongde, qui écrit sur Internet, a été emmené vers 15h30 par des policiers des services de la Sécurité intérieure alors qu’il rendait visite à sa mère à l’hôpital. On ignore où il se trouve actuellement.

• Le 1er juin, des policiers se sont stationnés devant les domiciles des avocats Jiang Tianyong et Li Xiongbing, et d’autres policiers les accompagnent depuis lors où qu’ils aillent.

• Le 2 juin, les avocats Lan Zhixue et Tang Jitian discutaient tard dans la nuit d’une affaire dans les locaux d’une organisation non gouvernementale (ONG). Lorsqu’ils sont sortis, très tôt le 3 juin, des policiers les ont emmenés pour les interroger. Ils n’ont toujours pas été libérés.

• Afin de restreindre les communications entre les militants et ceux qui militent sur le Net, les autorités chinoises ont fermé Twitter, Flickr et Hotmail.

Complément d’information

Amnesty International a recensé au moins une centaine de cas de militants qui ont été détenus brièvement ou soumis à des violences par les autorités cette année parce qu’ils défendaient leurs droits relatifs à la terre, au logement ou au travail. Les signataires de la Charte 08, pétition réclamant des réformes juridiques et politiques, continuent d’être soumis à des interrogatoires.

Récemment, plusieurs avocats ont été menacés d’être privés de leur licence pour avoir défendu les droits fondamentaux de personnes dont ils assuraient la défense. Le 31 mai, au moins 18 avocats n’avaient toujours pas reçu leur renouvellement de licence après l’échéance de 18 heures. Relevant de 11 cabinets différents, ces avocats assurent le soutien juridique et la défense de Tibétains arrêtés lors du mouvement de protestation de mars 2008 ; de pratiquants du Fa Lun Gong ; de défenseurs des droits humains détenus pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression ; de proches de victimes du tremblement de terre dans le Sichuan ; de proches de victimes du scandale du lait en poudre empoisonné, et d’autres personnes concernées par des affaires d’intérêt public. Certains de ces avocats sont pris pour cibles pour avoir demandé que les membres du comité exécutif du barreau de Pékin soient démocratiquement élus.

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