Chine. Les autorités doivent libérer les militants défenseurs des victimes du tremblement de terre au Sichuan

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI-
11 août 2009

À la veille de la date prévue pour le procès de Tan Zuoren accusé d’ « incitation à la subversion du pouvoir de l’État », Amnesty International exhorte les autorités chinoises à abandonner les poursuites, motivées par des considérations politiques, qui ont été engagées contre lui et un autre militant défenseur des victimes du tremblement de terre, Huang Qi, dont le procès pour détention de « secrets d’État » a eu lieu la semaine dernière ; l’organisation demande leur libération immédiate et sans condition.

Tan Zuoren est accusé d’avoir diffamé le Parti communiste et le gouvernement chinois dans ses écrits en ligne sur la façon dont les autorités ont mené la répression de Tiananmen en 1989.

« Que ce soit en commentant la répression de Tiananmen en 1989 ou en cherchant des réponses aux questions qui se sont posées après le tremblement de terre du Sichuan en 2008 qui a causé la mort de nombreuses personnes, Tan Zuoren n’a fait qu’exercer son droit à la liberté d’expression, garanti par la Constitution chinoise, a déclaré Roseann Rife, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Considérer cela comme de la subversion revient à nier ses droits et ceux des victimes auxquelles il est venu en aide ou dont il commémore le souvenir et fait de ce procès une parodie de justice pénale. »

Selon des sources locales, la détention de Tan Zuoren serait liée à son intention de publier, à l’occasion du premier anniversaire du tremblement de terre au Sichuan en mai 2008, un rapport indépendant sur l’effondrement de bâtiments scolaires dans lesquels de nombreux élèves ont péri. L’effondrement de ces bâtiments serait imputable à la corruption régnant dans le secteur de la construction. Malgré les demandes répétées de la population en faveur d’une enquête indépendante sur le sujet, les autorités chinoises ont nié toute allégation de corruption ou de malfaçon, contrôlé sévèrement les informations concernant le nombre d’écoliers et d’étudiants décédés et n’ont annoncé le chiffre officiel – 5 335 – que quatre jours avant le premier anniversaire du tremblement de terre.

Le procès de Huang Qi, qui s’est déroulé à huis clos et a duré trois heures, s’est achevé sans qu’un jugement soit prononcé. Le tribunal avait interdit que des témoins viennent déposer en faveur de Huang Qi au motif qu’il s’agissait d’une affaire impliquant des secrets d’État. La police a interrogé Huang Qi des heures durant, le privant parfois de sommeil pour savoir quelle aide il avait apportée aux parents d’écoliers morts lors du tremblement de terre qui ont intenté une action en justice contre les autorités locales. Le procès de Tan Zuoren se déroulera très probablement de la même façon, en l’absence de toute garantie d’une procédure régulière.

« L’aide fournie par Huang Qi et Tan Zuoren aux survivants du tremblement de terre cherchant à obtenir réparation et les informations qu’ils ont pu rassembler de manière indépendante ne visaient qu’à renforcer l’objectif de réconciliation et de justice. Les autorités devraient saluer ce type d’actions menées par des militants au lieu de placer des obstacles sur leur chemin et de persécuter ces personnes », a déclaré Roseann Rife.

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