Chine. Les procès du Xinjiang ont-ils été équitables ?

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Index AI : ASA 17/004/2011 -
ÉFAI -
17 janvier 2011

Amnesty International a appelé lundi 17 janvier les autorités chinoises à démontrer qu’aucune des personnes jugées dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang pour « mise en danger de la sécurité de l’État » n’avait été punie simplement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression.

Les autorités chinoises viennent d’annoncer que 376 affaires avaient été jugées en 2010 pour « mise en danger de la sécurité de l’État », dont certaines en lien avec le mouvement de protestation et les violences qui avaient éclaté dans la capitale de la région, Ürümqi, en juillet 2009.

« Il faut que les autorités chinoises démontrent que les personnes jugées dans le Xinjiang en 2010 dans le cadre de ces 376 affaires de « mise en danger de la sécurité de l’État » ont bénéficié de procès équitables et non pas été punies simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression », a déclaré Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Selon les informations obtenues par Amnesty International, de nombreux Ouïghours ont été lourdement condamnés après avoir été reconnus coupables de « mise en danger de la sécurité de l’État » pour avoir simplement accordé des entretiens à des médias ou publié des articles sur Internet. »

Complément d’information

Les chiffres donnés lundi 17 janvier par les autorités ne font pas apparaître le nombre de personnes exécutées, condamnées à mort ou condamnées à la réclusion à perpétuité ou à de longues peines d’emprisonnement. Le gouvernement n’a fourni que très peu d’informations sur l’identité des personnes jugées, sur les charges retenues contre ces personnes et les peines exactes prononcées à leur encontre.

Il est difficile d’obtenir des informations sur ces procès par le biais des sources publiques. Dans de nombreux cas, les proches des accusés ne sont pas informés à temps de la tenue du procès ni ne peuvent y assister.

Certaines personnes - comme le journaliste ouïghour Hairat Niyaz condamné à une peine de 15 ans d’emprisonnement - ont été reconnues coupables de « mise en danger de la sécurité de l’État » simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression en donnant des interviews et en publiant sur Internet des articles sur les émeutes de juillet 2009 à Ürümqi.

Amnesty International demande aux autorités chinoises de veiller à ce que les procès se déroulent dans le respect des normes internationales d’équité, en autorisant notamment les accusés à se faire assister des avocats de leur choix ; en les autorisant à être en contact régulier avec leurs proches et leurs avocats, et en informant les membres de la famille suffisamment à l’avance du placement en détention de leur proche, des charges retenues contre cette personne et du déroulement du procès.

Depuis les événements de juillet 2009, les autorités chinoises n’ont pas autorisé la tenue d’une enquête indépendante sur les violences, et en particulier sur le recours excessif à la force dont les forces de sécurité auraient éventuellement fait usage à l’encontre des manifestants pacifiques.

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