Communiqué de presse

Chine. Une fervente militante des droits des femmes a été condamnée à une peine de camp de travail

Les autorités chinoises doivent immédiatement libérer la militante des droits des femmes Mao Hengfeng qui vient d’être condamnée à passer 18 mois dans un camp de travail, a déclaré Amnesty International mardi 6 novembre.

Mao Hengfeng milite sans relâche pour le respect des droits reproductifs et contre les expulsions forcées en Chine.

Sa famille vient d’apprendre que Mao Hengfeng avait été condamnée à une peine de « rééducation par le travail » pour « troubles à l’ordre social ».

« La condamnation de Mao Hengfeng est accablante pour les autorités chinoises, a déclaré Roseann Rife, directrice d’Amnesty International pour l’Asie orientale. Au lieu de résoudre les injustices dénoncées par cette femme, elles ont choisi une fois de plus la répression. »

Amnesty International considère Mao Hengfeng comme une prisonnière d’opinion et demande sa libération immédiate et inconditionnelle.

Selon les dernières informations disponibles, Mao Hengfeng se trouverait dans le centre de détention de la police du district de Yangpu, à Shanghai. Amnesty International craint qu’elle ne soit torturée ou soumise à d’autres formes de mauvais traitements.

Son époux, Wu Xuewei, n’a pas été autorisé à voir sa femme lorsqu’il s’est rendu au centre de détention.

Mao Hengfeng avait été arrêtée par des hommes en civil soupçonnés d’être des policiers, le 30 septembre à Pékin, où elle s’était rendue pour assister à une cérémonie du souvenir en hommage à un autre militant, Teng Jingdi.

Amnesty International pense que son arrestation visait uniquement à l’empêcher de mener ses actions militantes.

Depuis 2004, ses activités ont dû à Mao Hengfeng d’être arrêtée et torturée à plusieurs reprises. En 2010, elle avait été condamnée à 18 mois de « rééducation par le travail » pour son militantisme.

Mao Hengfeng a 60 jours pour faire appel de sa condamnation devant le gouvernement populaire de la municipalité de Shanghai.

Les camps de « rééducation par le travail » ne respectent pas les normes internationales et sont utilisés pour détenir des personnes sans les inculper ni les juger. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont toujours détenues dans des structures de ce type, et Amnesty International a reçu des informations selon lesquelles la torture y serait systématique.

Cette condamnation intervient alors que les autorités chinoises intensifient la répression contre les militants et les avocats spécialisés dans la défense des droits humains à l’approche de l’ouverture, jeudi 8 novembre, du Congrès du Parti où seront nommés de nouveaux dirigeants.

Selon les informations reçues par Amnesty International, au moins 130 personnes ont été placées en détention où soumises à des restrictions depuis le mois de septembre.

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