« Que des observateurs des droits humains puissent se rendre dans le Xinjiang est une étape absolument essentielle vers l’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains commises par le gouvernement chinois contre les Ouïghours et d’autres musulmans vivant dans la région. Cependant, il est tout aussi essentiel que cette visite de la haute commissaire Michelle Bachelet soit à la fois indépendante et libre.
« Par le passé, des diplomates et des journalistes ont pu se rendre dans la région, mais leur séjour a été soigneusement orchestré par les autorités. Les responsables chinois mènent depuis longtemps une action concertée afin de diffuser des informations inexactes et délibérément trompeuses sur la situation des droits humains dans le Xinjiang.
« Une mission d’établissement des faits entravée par le contrôle étatique pourrait déboucher sur une dissimulation des violations des droits humains – rendant potentiellement l’ONU complice de la propagande du régime chinois.
« Le bureau de Michelle Bachelet doit dévoiler les détails de son accord avec le gouvernement chinois, notamment les paramètres et le cadre de sa visite dans le Xinjiang. Il doit aussi obtenir des assurances valables de la part du gouvernement garantissant que les habitant·e·s de la région qui coopèreront avec la mission de l’ONU n’en subiront pas les conséquences.
« Enfin, la visite qui vient d’être annoncée, après plus de deux années de travail en ce sens, ne doit pas retarder la publication par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies de son rapport très attendu sur les violations des droits humains dans le Xinjiang », a déclaré Joanne Mariner, directrice du programme Réaction aux crises d’Amnesty International.
Complément d’information
Le 8 mars 2022, Amnesty International s’est associée à près de 200 organisations pour demander à la haute-commissaire Michelle Bachelet de rendre public son rapport attendu de longue date : en septembre 2021, elle a annoncé qu’il était en cours de « finalisation ».