Colombie. Il ne faut pas qu’une importante affaire relative aux droits humains soit confiée à la justice militaire

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Amnesty International a condamné ce jeudi 22 janvier 2009 les tentatives de la justice militaire de prendre en charge l’enquête judiciaire concernant le colonel à la retraite Luis Alfonso Plazas Vega, actuellement en instance de jugement devant un tribunal civil pour son implication présumée dans la disparition forcée de 11 personnes en novembre 1985.

Luis Alfonso Plazas Vega a été arrêté en juillet 2007 dans le cadre de ces disparitions, survenues lors de la prise par l’armée du Palais de justice de Bogotá, où les guérilleros du Mouvement du 19 avril (M-19) avaient pris en otage toutes les personnes qui s’y trouvaient. L’assaut lancé par les militaires avait provoqué la mort de plus de 100 personnes, dont 12 juges de la Cour suprême.

Le 23 janvier, un juge civil décidera s’il fait droit à la requête soumise par la justice militaire. Si cette requête est rejetée, il appartiendra au Conseil supérieur de la magistrature de rendre une décision sans appel et de désigner l’institution compétente pour connaître de cette affaire.

« La justice militaire a joué un rôle clé dans le maintien de l’impunité caractérisant le conflit armé qui déchire depuis longtemps la Colombie, a fait valoir Marcelo Pollack, chercheur sur la Colombie à Amnesty International.

« En aucun cas les tribunaux civils ne doivent accepter de confier la responsabilité de cette affaire à leurs homologues militaires. »

En 1997, la Cour constitutionnelle de Colombie a statué que toutes les affaires concernant des membres des forces de sécurité impliqués dans de graves violations des droits humains devaient faire l’objet d’une procédure de la justice civile. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et la Commission interaméricaine des droits de l’homme ont lancé à maintes reprises des appels en ce sens.

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