Colombie. Les FARC doivent aller plus loin et mettre un terme à tous les enlèvements et prises d’otages

Dans le sillage de la libération de 10 membres des forces de sécurité par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), il est nécessaire que tous les mouvements de guérilla dans ce pays sud-américain s’engagent fermement à renoncer à la pratique des enlèvements de civils et à mettre un terme aux prises d’otages, a déclaré Amnesty International mardi 3 avril.

Lundi 2 avril, les FARC ont relâché six policiers et quatre militaires qu’ils retenaient captifs depuis la fin des années 1990. Il s’agirait des derniers membres des forces de sécurité encore détenus aux mains du groupe de guérilla.

« Cette libération sera un grand soulagement pour les anciens captifs et leurs proches, marquant la fin d’une épreuve qui a duré plus de 10 ans. Cependant, les familles des centaines de civils qui seraient encore retenus captifs par les FARC et l’Armée de libération nationale (ELN) sont toujours plongées dans une angoisse inimaginable », a estimé Marcelo Pollack, chercheur sur la Colombie à Amnesty International.

D’après l’organisation non gouvernementale (ONG) País Libre, « Pays libre », les FARC détiennent encore environ 400 civils. Près des trois-quarts ont été enlevés contre rançon, pratique à laquelle les FARC ont renoncé en février.

« Bien que l’engagement des FARC à renoncer aux enlèvements de civils contre rançon soit positif, il demeure insuffisant. Ils doivent s’engager à mettre fin à tous les enlèvements et à toutes les prises d’otages, et libérer tous les civils encore retenus captifs. Ils doivent également révéler où sont enterrés les dépouilles de ceux qui ont été tués ou sont morts en captivité. L’ELN doit faire de même, a indiqué Marcelo Pollack.

« Par ailleurs, les FARC et l’ELN doivent s’engager immédiatement et sans condition à mettre définitivement un terme à toutes les autres atteintes aux droits humains et violations du droit international humanitaire, notamment aux homicides délibérés de civils, à l’utilisation de mines terrestres et au recrutement d’enfants soldats. »

Selon les chiffres officiels, 305 personnes ont été enlevées en 2011, alors qu’elles étaient 282 en 2010. La plupart de ces kidnappings étaient imputables à des bandes criminelles, mais les groupes de guérilla étaient responsables de la vaste majorité des enlèvements liés au conflit. Le 26 novembre, les guérilleros des FARC auraient exécuté quatre membres des forces de sécurité qu’ils retenaient en captivité depuis au moins 12 années.

Les groupes paramilitaires et les forces de sécurité, agissant chacun de leur côté ou en collusion, se rendent également responsables de crimes relevant du droit international, notamment d’homicides illégaux, de disparitions forcées, de violences sexuelles et de déplacements forcés.

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