Bélarus —Exécution d’un condamné à mort

L’exécution récente d’un Bélarussien reconnu coupable d’agression et de meurtre ne fait absolument pas avancer la cause de la justice, a déclaré Amnesty International mardi 26 juillet.

On ignore la date exacte de l’exécution d’Andreï Bourdyka, 28 ans, mais elle se situerait entre les 14 et 19 juillet. Un autre homme déclaré coupable dans la même affaire a semble-t-il lui aussi été exécuté, même si cela n’a pas encore été confirmé.

« Les crimes commis par cet homme sont horribles, mais il n’aurait pas dû être exécuté », a déclaré Heather McGill, spécialiste du Bélarus à Amnesty International.

« Nous sommes de tout cœur avec les familles des personnes ayant perdu la vie lors du vol à main armée en 2009, mais mettre d’autres personnes à mort ne redresse pas ce tort. La peine capitale n’est pas la bonne réponse au problème des crimes violents dans la société », a-t-elle ajouté.

« Le recours à la peine de mort en Biélorussie est d’autant plus préoccupant que le système pénal est défaillant et que cette peine est appliquée d’une manière qui viole les textes et traités internationaux en la matière. Des éléments crédibles montrent que la torture et d’autres formes de mauvais traitements sont utilisées pour extorquer des " aveux " », a-t-elle poursuivi.

Andreï Bourdyka (28 ans) et un autre homme ont été condamnés à être passés par les armes le 14 mai 2010 pour des crimes commis lors d’un vol à main armée dans un appartement de Grodno, une ville de l’ouest du pays, en octobre 2009.

Tous deux ont été reconnus coupables de meurtre avec préméditation, d’agression à main armée, d’incendie volontaire, d’enlèvement de mineur, de vol simple et de vol qualifié. Ils ont plaidé coupable de toutes ces charges.

Lundi 25 juillet, la mère d’Andreï Bourdyka s’est rendue à la prison où il était incarcéré. On lui a dit qu’il avait été abattu, avant de lui remettre ses vêtements et ses lunettes.

Aucune des deux familles n’a été officiellement notifiée de la date des exécutions. La famille de l’autre condamné a décidé de ne pas se rendre à Minsk pour demander aux autorités carcérales s’il avait été exécuté.

Au Bélarus, les prisonniers qui attendent dans le quartier des condamnés à mort ne sont informés de leur exécution que quelques instants avant l’application de la sentence. On leur tire dans la nuque et, parfois, une seule balle ne suffit pas.

Le corps n’est pas rendu à la famille, souvent informée de l’exécution longtemps après, et le lieu d’inhumation est tenu secret, ce qui ne fait qu’accroître le chagrin des proches.

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