CONGO : Les Nations unies doivent déployer une force de réaction rapide en Ituri

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Index AI : AFR 62/015/2003

Mardi 20 mai 2003

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Human Rights Watch et Amnesty International ont lancé ce jour (mardi 20 mai)
un appel conjoint au Conseil de sécurité des Nations unies afin qu’il
autorise le déploiement d’une force de réaction rapide pour protéger les
civils en Ituri (République démocratique du Congo).

Dans une lettre ouverte adressée aujourd’hui au Conseil de sécurité, les
deux organisations de défense des droits humains ont indiqué que la
situation en Ituri constituait un « test critique » de la volonté du Conseil
de sécurité d’empêcher des massacres et de protéger les civils. Elles ont
observé que la Mission de l’Organisation des Nations unies en République
démocratique du Congo (MONUC) ne s’était pas montrée capable d’assurer une
protection efficace aux civils. Le Conseil de sécurité débat actuellement
des caractéristiques et du mandat d’une force éventuelle.

« De toute évidence, les éléments d’une crise catastrophique sont rassemblés
en Ituri aujourd’hui », a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty
International, Irene Khan.

Des milliers de civils restent menacés, ont indiqué Human Rights Watch et
Amnesty International, les milices ethniques adverses hema et lendu étant
toujours armées et prêtes à attaquer de nouveau. Par ailleurs, on ignore le
sort de dizaines de milliers d’autres civils qui auraient fui Bunia.

Les deux organisations ont souligné que toute action militaire devait être
menée de manière pleinement conforme au droit international relatif aux
droits humains et au droit international humanitaire. Elles ont insisté sur
le fait que la force de réaction rapide devait être dotée d’un mandat fort
afin de pouvoir assurer le maintien de l’ordre public et la protection des
civils à Bunia, de localiser et de protéger les civils qui se sont réfugiés
hors de la ville, et de faire en sorte que l’aide humanitaire parvienne aux
populations civiles qui en ont besoin.

Étant donné l’urgence de la situation, les deux organisations de défense des
droits humains ont demandé le déploiement immédiat d’une force de réaction
rapide dans la région de l’Ituri, dans l’attente d’un accord du Conseil de
sécurité sur l’élargissement et le renforcement du mandat de la MONUC et du
déploiement consécutif des effectifs renforcés de la Mission.

Outre cet appel au Conseil de sécurité, les organisations se sont adressées
à certains pays, leur demandant d’apporter leur soutien à une action du
Conseil dans le sens souhaité et de mettre des troupes à disposition pour
participer à une force autorisée par l’ONU.

« Ce conflit a déjà fait des milliers de victimes civiles », a déclaré
Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Seule une action
rapide de l’ONU pourra empêcher de nouveaux massacres. »

Entre juillet 2002 et mars 2003, les violences en Ituri ont fait au moins 5
000 victimes, qui viennent s’ajouter au 50 000 civils qui, selon des
estimations des Nations unies, sont morts dans la région depuis 1999

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