Conseil européen : Discussions à haut risque pour la politique migratoire européenne

À l’occasion du Conseil européen se tenant à Bruxelles ces 28 et 29 juin et qui examine la réforme du système de Dublin, Amnesty International appelle l’Union européenne à établir d’urgence un système d’asile juste, efficace et inclusif en Europe.

« Alors que toute l’attention devrait maintenant se porter sur la réforme de Dublin, plusieurs dirigeants de l’UE promeuvent des solutions telles que des “plateformes régionales de débarquement” dans des pays africains, où les procédures d’asile seraient accélérées », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « Nous disposons pour l’heure de trop peu de détails pour déterminer dans quelle mesure une telle approche respecte les droits humains, mais de nombreuses questions se posent quant aux risques qu’elle comporte. ll faut dans tous les cas veiller à ce que les personnes soient débarquées dans un lieu sûr, où elles pourront être assistées de façon adéquate et où elles auront la possibilité de demander l’asile. »

« Alors que toute l’attention devrait maintenant se porter sur la réforme de Dublin, plusieurs dirigeants de l’UE promeuvent des solutions telles que des “plateformes régionales de débarquement” dans des pays africains, où les procédures d’asile seraient accélérées »

L’établissement de « plateformes régionales de débarquements » pourrait en effet représenter une tentative des États membres de l’UE de contourner leurs obligations en matière de droits humains, comme des restrictions à la liberté de mouvement des individus débarqués sur les plateformes. Si tel était le cas, le transfert vers une plateforme conduirait donc à la détention de personnes pour une durée potentiellement indéterminée.

Un « traitement rapide » pour distinguer les migrants économiques des personnes ayant besoin de protection sur une plateforme pourrait conduire à des procédures injustes, qui pourraient avoir comme conséquence un non-accès à l’asile à la suite de questions posées à la hâte sans accès à une assistance légale.

La proposition ne fait par ailleurs aucune mention de la réinstallation et la relocalisation hors de ces plateformes.

Parmi les mesures discutées lors de ce Conseil européen figure également l’augmentation du soutien aux gardes-côtes libyens et à d’autres entités libyennes. L’organisation a dénoncé à plusieurs reprises la coopération avec ce pays dans la mesure où elle mène à de graves violations des droits humains, notamment les violences et les tortures que subissent des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants.

« Les personnes qui fuient la guerre, la persécution et la violence ont droit à la protection. Il est plus que temps que l’UE et les États membres prennent leur responsabilité et cessent de la rejeter sur les pays voisins, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’UE. Dans ce cadre, un système de répartition obligatoire des demandeurs d’asile dans tous les pays européens, fondé sur les droits humains et la solidarité, est la seule solution possible et durable. »

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