CONSEIL INTERNATIONAL D’AMNESTY INTERNATIONAL : Un programme de justice et d’espoir

ÉFAI

Samedi 23 août

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

(Cocoyoc - Mexique) Des dirigeants d’Amnesty International venus de plus de
80 pays ont adopté, pour clôturer le XXVIe Conseil international de
l’organisation, un plan d’action en faveur d’une mondialisation de la
justice. Ce plan, qui entend répondre aux problèmes les plus pressants que
connaît le monde actuel, définit le champ d’action d’Amnesty International
pour cette première décennie du 21e siècle.

« Le monde évolue rapidement et les droits humains font l’objet de menaces
nouvelles, tandis que certains problèmes anciens tendent à s’aggraver, a
déclaré Irene Khan. Amnesty International doit réagir et c’est la raison
d’être de ce plan stratégique. »

« Mondialiser la justice, cela signifie faire en sorte que les gens
jouissent non seulement de la justice au sens juridique du terme, mais
également de la justice sociale. »

Le plan stratégique de l’organisation jusqu’en 2010 précise la manière dont
seront relevés les défis, actuels et à venir, dans le domaine des droits
humains.

Alors que l’on apprenait qu’un attentat venait d’être commis en Irak, dans
lequel le haut-commissaire des droits de l’homme des Nations unies, Sergio
Vieira de Mello, et plusieurs de ses collègues, avaient trouvé la mort,
Amnesty International a appelé à un renforcement du cadre de protection des
droits humains.

« L’étroitesse de vues qui caractérise l’ordre du jour sécuritaire adopté à
l’instigation des États-Unis compromet les acquis remportés de haute lutte
dans le domaine des droits humains, a indiqué Irene Khan. Cette approche
renforce les privilèges des puissants par rapport aux pauvres et aux
populations marginalisées, ignorant les causes réelles de l’insécurité de la
majeure partie des habitants de la planète. »

« Une coalition de grandes puissances s’est battue pendant deux ans, en
Afghanistan et en Irak, pour, disaient-elles, rendre le monde - leur monde -
plus sûr. Pourtant, l’homme de la rue ne s’est jamais senti aussi
vulnérable. »

« Notre but, pour les années à venir, sera d’obtenir la libération non
seulement des prisonniers d’opinion, mais aussi des prisonniers de la
pauvreté, des prisonniers du racisme et des préjugés, et des prisonniers
d’une fatalité imposée », a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty
International.

L’organisation de défense des droits humains se mobilisera également contre
des fléaux telle que la discrimination, un problème que l’on retrouve un peu
partout et qui va du sexisme au racisme, en passant par les discriminations
religieuses ou culturelles. Elle veillera en outre à renforcer son action
dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels, ainsi que dans
la lutte contre l’impunité.

La violence à l’égard des femmes est un problème endémique. Il s’agit de
l’une des formes d’atteinte aux droits humains les plus répandues - l’une
des plus cachées aussi. Elle transcende toutes les catégories, touchant les
femmes du monde entier. Les femmes et les fillettes sont les cibles
d’atteintes à leurs droits fondamentaux dans le cadre de conflits armés,
dans leurs foyers et au sein de la communauté à laquelle elles
appartiennent.

« Nous chercherons à combattre les violences auxquelles les femmes sont
confrontées dans leur vie de tous les jours, a souligné Irene Khan. Nous
ferons campagne pour que chaque femme puisse bénéficier des droits humains,
à domicile. »

« Les corps des femmes ne sont pas un champ de bataille. Nous militerons
contre le viol en temps de guerre comme en temps de paix, depuis la ligne de
front jusqu’aux chambres à coucher. »

Fondé sur une analyse des problèmes les plus brûlants de la planète, le plan
d’action d’Amnesty International définit un certain nombre d’objectifs
prioritaires :

La discrimination - Il s’agit d’un problème qui va en s’aggravant. La
discrimination peut être le fruit de l’intolérance religieuse ou ethnique,
ou encore se traduire par des attitudes racistes dans le cadre de
l’application de politiques sécuritaires.

L’impunité - Les auteurs d’atteintes aux droits humains ne sont pas
systématiquement traduits en justice, y compris après avoir quitté leurs
fonctions.

Le droit à l’intégrité physique et morale - Les actes de torture et les
mauvais traitements se poursuivent à grande échelle, de même que les
meurtres d’État.

Les conflits armés - Des millions d’êtres humains continuent d’être affectés
au quotidien par des conflits armés, qui se caractérisent par un mépris de
plus en plus grand pour le droit humanitaire.

Les « déracinés » - Les droits des réfugiés et des migrants continuent
d’être bafoués, peut-être même plus qu’auparavant depuis que la « guerre
contre le terrorisme » a été décrétée.

Les femmes et les fillettes - La discrimination et la violence contre les
femmes et les fillettes sont des phénomènes endémiques un peu partout dans
le monde.

Les droits économiques, sociaux et culturels - Les groupes humains exclus et
marginalisés de la planète ne jouissent même pas des droits les plus
fondamentaux.

« Notre efficacité est fondée sur l’esprit de solidarité ; nous voulons la
renforcer, pour améliorer notre force d’action », a expliqué Irene Khan,
soulignant qu’Amnesty International va s’engager dans un processus de
réforme interne, afin d’être mieux à même de mobiliser en faveur de l’autre.

L’organisation améliorera l’efficacité de ses campagnes, y compris en
s’attaquant aux atteintes perpétrées par les entreprises ou leurs agents et
par les groupes armés. D’ici la fin de la décennie, Amnesty International
s’efforcera également d’élargir sa base, dans le monde entier, pour avoir
encore plus d’impact. L’organisation cherchera avant tout à participer
davantage aux luttes du mouvement de défense des droits humains dans son
ensemble, notamment en travaillant en plus étroite collaboration avec
d’autres organisations ou militants individuels.

« À l’aube du 21e siècle, Amnesty International entre dans une nouvelle ère
du militantisme, avec le souci de vraiment changer la vie de ceux et celles
qui en ont le plus besoin. »

« La force des peuples est plus forte qu’elle ne l’a jamais été et nous
sommes déterminés à faire en sorte qu’elle permette à tous de jouir de tous
les droits fondamentaux de la personne humaine », a déclaré Irene Khan en
conclusion.

« Nous chercherons à avoir un impact au niveau mondial, par une action au
niveau local. »

Contexte

Les militants d’Amnesty International du monde entier ont débattu de la
manière dont devait évoluer l’action de l’organisation pour répondre aux
grandes tendances politiques, économiques et sociales actuelles, ainsi qu’à
la demande croissante d’action en faveur des droits humains dans certains
domaines.

Le Conseil international (CI) est l’instance suprême qui gouverne Amnesty
International. C’est lui qui détermine les orientations stratégiques,
politiques, financières et organisationnelles des années à venir. Le Conseil
élit également les membres de plusieurs comités, dont le Comité exécutif
international (CEI), organe chargé de prendre les décisions nécessaires à la
vie du mouvement entre deux réunions du CI.

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