Conventions républicaine et démocrate : Amnesty mène une mission de surveillance des droits humains

La récente vague de violations des droits humains commises durant des manifestations aux État-Unis a conduit Amnesty International à mettre en place une surveillance sans précédent.

Jeudi 28 juillet 2016 au soir, l’équipe d’observateurs des droits humains d’Amnesty International États-Unis a mis fin à sa mission de surveillance des manifestations organisées à l’occasion des conventions nationales des partis républicain et démocrate. Cette mission avait pour objectif de veiller à ce que les droits fondamentaux à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression soient respectés. C’était la première fois qu’Amnesty International déployait, lors des conventions nationales, des observateurs des droits humains chargés spécifiquement de surveiller les manifestations et le comportement des forces de l’ordre face à celles-ci.

« Lors des deux conventions, Amnesty International États-Unis a décidé de contribuer à protéger le droit fondamental de manifester pacifiquement, puisque ces deux dernières semaines ont vu des milliers de personnes descendre dans la rue pour exprimer des opinions très diverses », a déclaré Eric Ferrero, directeur exécutif adjoint chargé de la communication stratégique et des initiatives numériques au sein d’Amnesty International États-Unis. « Nos observateurs indépendants ont assisté à des manifestations très largement pacifiques à Cleveland comme à Philadelphie. Nous avons constaté par moments une très forte présence policière dans ces deux villes, avec des policiers qui faisaient principalement en sorte que les gens puissent manifester pacifiquement et en toute sécurité. Nous avons observé de bonnes pratiques policières, quelques aspects problématiques en matière de sécurité et de coordination, et des points que nous continuons à approfondir car le contexte nécessite d’être clarifié, en particulier en ce qui concerne les arrestations et les placements en détention. »

Une équipe d’une douzaine d’observateurs indépendants et formés a assisté à plusieurs dizaines de manifestations de toutes sortes organisées à Cleveland et à Philadelphie pendant les conventions. Ces observateurs ont surveillé aussi bien des manifestations prévues et autorisées que des rassemblements de protestation spontanés, veillant à ce que les forces de l’ordre facilitent la liberté d’expression et protègent le droit fondamental de manifester pacifiquement.

Amnesty International a une longue et profonde expérience de la surveillance des manifestations et des enquêtes sur les comportements policiers. Depuis sa création il y a 55 ans, l’organisation a déployé des chercheurs et des observateurs indépendants des droits humains dans une multitude de contextes, par exemple lors des manifestations du parc Gezi en Turquie, ainsi qu’en Égypte durant le « Printemps arabe ». Aux États-Unis, la section d’Amnesty International a récemment suivi les manifestations qui ont eu lieu à Ferguson (Missouri) et Baltimore (Maryland) à la suite d’homicides commis par la police. Elle y a constaté de nombreuses violations des droits humains, notamment contre des manifestants et des journalistes. Après de nouveaux décès survenus aux mains de policiers aux États-Unis ces dernières semaines, des manifestants et des journalistes ont dénoncé diverses violations des droits humains pendant des manifestations dans d’autres villes, la police ayant parfois eu recours à la force létale.

« Nos observateurs vont maintenant rassembler leurs notes et leurs données afin de déterminer quelles leçons peuvent en être tirées pour favoriser à l’avenir la protection du droit de manifester. Plus tard durant l’été, la délégation présentera ses conclusions à destination des organes chargés du maintien de l’ordre à Cleveland et à Philadelphie, ainsi que des responsables politiques des États et fédéraux, a déclaré Eric Ferrero. Nous présenterons les points positifs constatés dans la manière dont la police a protégé le droit de manifester, ainsi que les aspects problématiques ou discutables. Globalement, il y a eu peu de points de tension entre les manifestants et la police, mais il n’en reste pas moins que beaucoup de leçons peuvent être tirées de ces conventions en termes de protection des droits fondamentaux à la liberté d’expression et de réunion. »

En savoir plus sur la délégation d’Amnesty International États-Unis
 (en anglais)

Lettre d’Amnesty International États-Unis à la police de Cleveland
 (en anglais)


Lettre d’Amnesty International États-Unis à la police de Philadelphie
 (en anglais)

Liste des meilleures pratiques à adopter pour respecter les droits humains dans le cadre du maintien de l’ordre lors des manifestations, établie par Amnesty International États-Unis et communiquée aux deux services de police (en anglais)

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