Corée du Nord. Amnesty International demande la libération des journalistes américaines emprisonnées

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Ce mercredi 1er avril 2009, Amnesty International a appelé le gouvernement nord-coréen à libérer deux journalistes américaines emprisonnées au centre de détention de Pyongyang, à moins qu’il puisse garantir qu’elles sont poursuivies pour des infractions dûment reconnues par la loi dans le cadre de procédures conformes aux normes internationales relatives à l’équité des procès.

Laura Ling et Euna Lee ont été arrêtées par les autorités nord-coréennes le 17 mars 2009 près du fleuve Tumen, qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Chine. On ne sait pas bien si les deux femmes se trouvaient en Corée du Nord ou en Chine lors de leur arrestation.

« Compte tenu du manque total d’indépendance et de transparence du système judiciaire nord-coréen, il est hautement improbable que ces deux journalistes bénéficient d’un procès équitable dans ce pays », a déclaré Roseann Rife, directrice adjointe du Programme Asie et Pacifique d’Amnesty International.

Le 30 mars, l’agence de presse officielle nord-coréenne, la Korean Central News Agency (KCNA), a annoncé que les autorités disposaient de suffisamment d’éléments de preuve et de déclarations des journalistes pour les inculper d’« entrée illégale sur le territoire » et d’« actes hostiles ».

« Ces deux journalistes enquêtaient sur les atteintes aux droits humains dont sont victimes les femmes nord-coréennes. Si elles sont reconnues coupables, elles risquent jusqu’à dix ans de prison et des travaux forcés dans des conditions de détention déplorables », a souligné Roseann Rife.

Laura Ling et Euna Lee travaillent toutes deux pour Current TV, télévision basée à San Francisco, en Californie.

Deux de leurs collègues ont échappé à l’arrestation. Leur caméraman, Mitch Koss, a été expulsé de Chine et leur guide sino-coréen serait actuellement détenu par les autorités chinoises.

Les États-Unis n’entretiennent pas de relations diplomatiques officielles avec la Corée du Nord et communiquent avec ses autorités par le biais de la mission suédoise à Pyongyang. Ce week-end, les deux journalistes ont été autorisées à rencontrer un diplomate suédois.

Amnesty International a rappelé que, en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), la Corée du Nord a l’obligation, entre autres, de faire en sorte que les deux journalistes :
0. • soient jugées dans le cadre d’un procès public équitable par un tribunal compétent, indépendant et impartial créé en vertu de la loi ;
0. • puissent rencontrer un avocat de leur choix ;
0. • aient le droit de faire appel en cas de condamnation ;
0. • ne soient pas soumises à la torture ni à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

L’organisation a aussi ajouté que les deux femmes devaient bénéficier d’une assistance consulaire permanente et de soins médicaux appropriés.

« Compte tenu du bilan catastrophique de la Corée du Nord en matière de droits humains en général – et d’équité des procès en particulier – la libération serait le moyen le plus réaliste de garantir la protection des droits de Laura Ling et d’Euna Lee », a conclu Roseann Rife.

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