Corée du Sud. L’emploi de la force excessive contre des manifestants doit cesser

Les autorités sud-coréennes doivent immédiatement ouvrir une enquête sur les cas signalés de recours à une force excessive face à des manifestants qui protestaient contre les importations de bœuf américain, a déclaré Amnesty International.

Les autorités doivent également veiller à la sécurité des personnes lors des manifestations futures – de nouvelles violences sont à craindre ainsi que des arrestations lors du rassemblement du 10 juin marquant l’anniversaire du soulèvement démocratique de 1987 qui a conduit à des élections libres et des réformes politiques.

« Le fait que la police ait recours à la violence a suscité la colère de manifestants pacifiques et augmenté la possibilité de voir la violence se développer, a déclaré Norma Kang Muico, chargée de recherches à Amnesty International pour la Corée. Le gouvernement devrait mettre à profit l’anniversaire des manifestations de 1987 pour faire la preuve de son engagement en faveur des droits humains et des principes du droit. »

Plus de 300 personnes ont été arrêtées au cours des veillées silencieuses organisées les 31 mai et 1er juin. Les policiers ont fait usage d’extincteurs et de canons à eau contre des manifestants pacifiques pour la plupart, qu’ils ont arrosés à faible distance, provoquant des blessures graves telles que perte de vision, fractures et commotions cérébrales.

Amnesty International a reçu des centaines de témoignages faisant état d’interpellations et d’arrestations arbitraires par la police anti-émeute de tous ceux qui se sont trouvés pris dans la bousculade, manifestants pacifiques, badauds et passants. Plusieurs personnes interpellées ont fait état de brutalités policières pendant et après leur arrestation.

Parmi les personnes frappées et arrêtées se trouvait un jeune homme de vingt-sept ans. Des policiers lui ont donné des coups de pied et l’ont frappé à coups de matraques et de boucliers. Lorsque le directeur de la section sud-coréenne d’Amnesty International, Kim Hee-jin, est allé le voir au poste de police de Hyehwa le 2 juin, il avait le visage enflé et présentait des coupures et des égratignures sur le visage et sur les bras. Il souffrait de maux de tête et de douleurs au thorax causés par les coups reçus. Bien que blessé et manifestement souffrant, il n’a reçu aucun soin médical pendant les quarante-huit heures qu’a duré son arrestation.

Amnesty International a lancé un appel pour que toute personne encore détenue soit inculpée d’une infraction dûment reconnue par la loi et poursuivie en justice ou remise en liberté.

Depuis le début du mois de mai des dizaines de milliers de manifestants protestent contre la reprise des importations de bœuf américain en raison des craintes suscitées par l’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine)ou maladie de la vache folle

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