CORÉE DU SUD : Les candidats à l’élection présidentielle doivent s’engager en faveur des droits humains

Index AI : ASA 25/008/02

À l’approche de l’élection présidentielle prévue en République de Corée (Corée du Sud) le 19 décembre 2002, la secrétaire générale d’Amnesty International, Irene Khan, a écrit à tous les candidats afin de leur rappeler les motifs de préoccupation de l’organisation en Corée du Sud et de leur demander de s’engager en faveur de la défense et de la promotion des droits humains.

Ce courrier est accompagné d’un rapport publié par Amnesty International sous le titre Republic of Korea : Summary of Concerns and Recommandations to Candidates for the Presidential Elections in December 2002 [République de Corée. Résumé des préoccupations et recommandations aux candidats en lice pour l’élection présidentielle de décembre 2002]. Les auteurs de ce rapport distinguent 12 domaines particulièrement préoccupants et formulent des recommandations qui, si elles étaient appliquées, se traduiraient par une avancée en matière de respect des droits fondamentaux de tous les Coréens.

Dans son rapport, Amnesty International se félicite des améliorations enregistrées au cours des dix dernières années en Corée du Sud en ce qui concerne les droits humains. Elle considère notamment la création, en novembre 2001, d’une Commission nationale des droits humains, comme une mesure importante, allant dans le bon sens et susceptible de renforcer les garanties en matière de droits humains et de susciter une meilleure prise de conscience en ce domaine.

" Il s’agit là de progrès indéniables, a déclaré Amnesty International, mais des réformes législatives restent nécessaires pour que la loi sud-coréenne garantisse vraiment les droits fondamentaux de la personne humaine, et en particulier le droit à la liberté d’expression et d’association. "

" Les dirigeants syndicalistes qui organisent des grèves ou des manifestations pour faire respecter certains droits élémentaires sont souvent victimes de manœuvres de harcèlement et d’arrestations ", a souligné l’organisation.

Selon certaines informations recueillies par Amnesty International, 39 prisonniers politiques seraient toujours en détention, au titre des dispositions de la loi relative à la sécurité nationale – dispositions formulées en termes vagues.

Amnesty International s’est également félicitée du moratoire officieux observé par le gouvernement actuel sur les exécutions. Les tribunaux continuent néanmoins de prononcer des condamnations à la peine capitale et plus de 70 personnes se trouvent aujourd’hui dans les quartiers de condamnés à mort. Une proposition de loi, visant à abolir la peine capitale est en instance devant l’Assemblée nationale depuis le mois de novembre 2001.

Amnesty International a appelé les candidats à l’élection présidentielle à se prononcer pour l’abolition de la peine de mort et à faire en sorte que plus personne ne soit exécuté.

Quelque 1 600 objecteurs de conscience sont en outre incarcérés à l’heure actuelle dans les prisons sud-coréennes. Il s’agit pour la plupart de témoins de Jéhovah qui refusent d’effectuer leur service militaire en raison de leurs convictions religieuses.

" Les candidats doivent reconnaître que le droit à l’objection de conscience est un droit fondamental de la personne humaine et œuvrer en faveur de la mise en place d’un service de substitution au service militaire ", a déclaré Amnesty International.

Les mauvais traitements infligés à des suspects et à des prisonniers de droit commun par des responsables de l’application des lois constituent toujours un motif de préoccupation. Les candidats à la magistrature suprême devraient se prononcer pour l’amendement d’une législation qui permet de maintenir un suspect en détention pendant cinquante jours sans inculpation.

L’organisation demande aux candidats de s’engager à protéger les citoyens contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et de promouvoir la protection des groupes vulnérables tels que les travailleurs immigrés ou les demandeurs d’asile.

La République de Corée devrait en outre ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, déjà ratifié par 81 pays.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit