Avec un vote clé, les Nations unies ont clairement fait comprendre au gouvernement nord-coréen que les responsables présumés de crimes contre l’humanité devaient être déférés à la justice, a déclaré Amnesty International.
Mardi 18 novembre, la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies à New York a adopté une résolution condamnant la Corée du Nord pour les graves atteintes aux droits humains, y compris des crimes contre l’humanité, qui continuent d’être commises de façon systémique à travers tout le pays.
Nicole Bjerler, la représentante d’Amnesty International aux Nations unies à New York, a déclaré :
« Les États membres des Nations unies envoient aujourd’hui un message sans équivoque à la Corée du Nord pour lui faire comprendre que les auteurs présumés de crimes contre l’humanité dans le pays doivent rendre des comptes.
« Il s’agit d’une résolution historique au travers de laquelle la communauté internationale annonce clairement qu’elle se range du côté des victimes de violations des droits humains en Corée du Nord, violations dont la gravité et la nature sont sans égal dans le monde moderne.
« Amnesty International exhorte le gouvernement nord-coréen à mettre fin aux atteintes aux droits humains commises de façon systémique et à autoriser des observateurs indépendants des droits humains à venir dans le pays. »
Une commission d’enquête mandatée par le Conseil des droits de l’homme (Nations unies) a terminé un rapport de 400 pages en février dernier, dans lequel elle conclut que la gravité, l’ampleur et la nature des atteintes aux droits humains commises en Corée du Nord sont « sans égal dans le monde moderne ». Cette commission a recueilli des informations sur le travail forcé, la privation de nourriture, les exécutions, les actes de torture, les viols et les infanticides, qui constituent des pratiques courantes dont sont victimes jusqu’à 120 000 hommes, femmes et enfants détenus au secret dans les camps de prisonniers politiques du pays.
La résolution de la Troisième Commission a été adoptée avec 111 voix pour, 19 voix contre et 55 abstentions. Elle a été soutenue par des États membres des Nations unies de toutes les régions du monde.
Son approbation a fait suite à un vote sur un amendement proposé par Cuba, qui souhaitait supprimer les passages clés faisant référence aux conclusions de la commission d’enquête et encourageant le Conseil de sécurité à prendre des mesures adaptées pour garantir la reddition de comptes, notamment en envisageant de saisir la Cour pénale internationale. Cet amendement a été rejeté avec 77 voix contre, 40 voix pour et 50 abstentions.