Costa Rica, garantir les droits humains des personnes fuyant la crise au Nicaragua

La communauté internationale doit soutenir le Costa Rica en ce qui concerne les mesures prises par le pays pour recevoir, protéger et soutenir les personnes fuyant la crise des droits humains au Nicaragua, a déclaré Amnesty International le 25 mars.

« La migration forcée est une conséquence de la grave crise des droits humains qui sévit au Nicaragua. Les effets de la politique répressive du gouvernement du président José Daniel Ortega sont manifestes même au Costa Rica, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

« En leur permettant d’entrer dans le pays, le gouvernement du Costa Rica sauve la vie de Nicaraguayens, et leur offre la liberté dont ils sont privés dans leur propre pays. Mais de nombreuses difficultés demeurent : il faut avant tout que des mesures fortes et solides soient prises pour remédier à la situation de la population du Nicaragua, qui se dégrade parce qu’elle ne peut pas jouir de ses droits à la santé, à l’éducation et au travail, notamment. La communauté internationale doit assumer sa part de responsabilité et soutenir le Costa Rica. »

« En leur permettant d’entrer dans le pays, le gouvernement du Costa Rica sauve la vie de Nicaraguayens, et leur offre la liberté dont ils sont privés dans leur propre pays (...) La communauté internationale doit assumer sa part de responsabilité et soutenir le Costa Rica. »

La semaine dernière, une délégation d’Amnesty International comprenant le directeur d’Amnesty International Espagne, Esteban Beltrán, la directrice du programme Amériques, Erika Guevara-Rosas, et la chercheuse sur l’Amérique centrale, Astrid Valencia, s’est rendue au Costa Rica pour rencontrer des groupes de Nicaraguayens qui ont dû quitter leur pays en raison de la crise, parmi lesquels figuraient des paysans, des défenseur·e·s des droits humains, des journalistes et des victimes de violations des droits humains.

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 42 000 Nicaraguayens environ ont besoin d’une protection internationale au Costa Rica, et quelque 23 000 d’entre eux ont entamé une procédure de demande du statut de réfugiés dans le pays.

Les représentants d’Amnesty International sont allés dans le quartier de La Carpio, à San José, où ils se sont entretenus avec des familles nicaraguayennes qui ont dû fuir leur pays en raison d’une opération de « nettoyage » – une campagne de répression visant les personnes protestant contre le gouvernement de Daniel Ortega. La délégation a constaté que ces personnes vivent dans des lieux surpeuplés et insalubres, et qu’elles n’ont pas accès à des services de base tels que l’éducation et les soins de santé, ni au marché du travail à cause des longs délais d’obtention du statut de réfugié et d’un permis de travail.

Lors d’un entretien avec Amnesty International, le président du Costa Rica, Carlos Alvarado, s’est engagé à élaborer et approuver un plan d’action pour répondre aux besoins des Nicaraguayens ayant besoin d’une protection internationale dans les meilleurs délais.

Ce plan doit être basé sur l’obtention et l’analyse de données fiables concernant le nombre de Nicaraguayens présents au Costa Rica et leurs besoins, et doit viser à améliorer de façon considérable la coordination des différents organes de l’État concernés. De plus, il devrait comprendre une simplification de la procédure de demande du statut de réfugié et garantir un accès effectif aux droits humains.

Dans son rapport intitulé Instilling terror : From lethal force to persecution in Nicaragua, rendu public au mois d’octobre, Amnesty International rend compte des déplacements à l’intérieur du pays et des mouvements migratoires dus à la crainte fondée qu’ont les personnes concernées subir des attaques, un placement en détention et un harcèlement si elles ne bougent pas.

L’organisation a rassemblé des informations sur l’absence d’enquêtes dignes de ce nom sur des crimes de droit international et des violations des droits humains, et sur l’impunité et l’absence de confiance dans les institutions responsables de garantir l’accès à la justice – qui font tous partie des facteurs ayant poussé des personnes à se déplacer et à migrer.

Pour en savoir plus :

Nicaragua : Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies prend une mesure importante pour remédier à la crise des droits humains (Nouvelle, 21 mars 2019)

Nicaragua : Le respect des droits humains est essentiel pour résoudre la crise(Nouvelle, 6 mars 2019)

Instilling terror : From lethal force to persecution in Nicaragua (Rapport, 18 octobre 2018)

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