Communiqué de presse

Craintes pour la sécurité d’un avocat défenseur des droits humains enlevé en Syrie

Un éminent avocat syrien spécialisé dans les droits humains, « disparu » le week-end dernier à la suite semble-t-il d’un enlèvement, court un grave danger, a déclaré Amnesty International.

Abdullah al Khalil, devenu chef du Conseil local du gouvernorat d’al Raqqa après sa prise de contrôle par des groupes d’opposition armés en mars 2013, aurait été emmené par des hommes armés non identifiés à la sortie de son bureau dans la ville d’al Raqqa, au nord-est du pays, samedi 18 mai 2013 en fin de soirée.

Selon des proches, Abdullah al Khalil et un autre homme ont été emmenés dans deux voitures, et l’on ignore ce qu’ils sont devenus depuis. Les groupes armés d’opposition locaux auraient nié toute responsabilité dans cet enlèvement.

« Que cet enlèvement soit l’œuvre des autorités syriennes ou de groupes armés locaux, ces deux hommes sont en grand danger », a déclaré Ann Harrison, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Toute personne disposant d’informations sur ce qui leur est arrivé et sur l’endroit où ils se trouvent doit les communiquer à leurs familles. »

Abdullah al Khalil a été arrêté à cinq reprises par les forces gouvernementales au cours de ces deux dernières années pour avoir défendu des prisonniers politiques et promu les droits humains dans le cadre de son travail d’avocat. Amnesty International a fait campagne pour sa libération en mars 2012.

Il aurait subi des tortures et d’autres mauvais traitements pendant au moins une de ses périodes de détentions.

Il a aussi reçu des menaces de mort et la ferme de sa famille a été détruite sur ordre des autorités locales.

Il avait fui en Turquie avec sa famille fin 2012 à la suite de nouvelles menaces, puis était revenu seul en Syrie.

Des tensions ont été signalées ces dernières semaines à al Raqqa entre différents groupes d’opposition armés, dont certains auraient aussi commis de graves atteintes aux droits humains pouvant s’apparenter à des crimes de guerre.

Une vidéo publiée en ligne le 14 mai montre des hommes armés exécuter trois hommes non identifiés, les yeux bandés et les mains attachées, à al Raqqa.

Dans cette vidéo, un homme armé affirme que ces exécutions sont l’œuvre d’un groupe d’opposition armé appelé État islamique d’Irak et d’al Shaam en « représailles » aux massacres commis à Banias, d’après lui par les forces gouvernementales.

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