La santé physique et mentale de Nazanin Zaghari Ratcliffe, une Irano-Britannique travaillant pour une organisation caritative, suscite de vives inquiétudes, a déclaré Amnesty International. Reconnue coupable d’infractions liées à la sécurité nationale à l’issue d’un procès inique, elle purge actuellement une peine de cinq ans d’emprisonnement en Iran.
Son époux, Richard Radcliffe, a indiqué à l’organisation que sa santé s’était gravement détériorée ces dernières semaines et qu’elle songeait même au suicide. Son état était si inquiétant que les autorités ont organisé la visite en urgence de sa famille, ce vendredi 18 novembre. Outre des douleurs dans les mains, les bras et les épaules, elle souffre de palpitations et de troubles de la vue. Elle a également entamé une grève de la faim le 13 novembre, en signe de son désespoir à l’idée de ne jamais être libérée.
« L’annonce de la dégradation de la santé de Nazanin Zaghari Ratcliffe est profondément inquiétante.
« Sa détention, qui repose sur des accusations fallacieuses d’atteinte à la sécurité nationale, est totalement injuste, a déclaré Philp Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« Après avoir été arrêtée, elle a été séparée de sa petite fille en bas âge et maintenue en détention à l’isolement pendant 45 jours. Les autorités iraniennes doivent mettre fin à ses souffrances, au lieu de les prolonger, en la relâchant immédiatement et sans condition. »
Lors de la visite organisée en urgence ce vendredi 18 novembre, la mère de Nazanin a perdu connaissance en voyant à quel point sa fille avait maigri depuis le début de sa détention. Dans l’intérêt de son bébé, Nazanin a accepté de mettre fin à sa grève de la faim ce jour.
En dépit de deux visites de Nazanin au centre de santé de la prison d’Evin, à Téhéran, sa famille affirme que celle-ci n’a pas reçu les soins dont elle a besoin.
Son mari a déclaré à Amnesty International que, depuis quelques semaines, elle était à bout de forces. Elle était si démoralisée qu’elle a écrit une lettre de suicide qui était adressée à lui et à sa famille. Elle a remis la lettre à sa codétenue, mais n’a plus parlé de mettre fin à ses jours depuis lors.
« L’épreuve qu’elle traverse est la source d’un immense désespoir et de profondes souffrances pour Nazanin Zaghari Ratcliffe. Il est choquant de constater que les autorités iraniennes aggravent encore sa douleur en lui refusant des soins médicaux appropriés », a déclaré Philip Luther.
Un peu plus tôt dans l’année, les autorités iraniennes ont annoncé que l’arrestation de l’Irano-Britannique était liée à sa participation à un réseau de blogueurs emprisonnés en 2014 après avoir assisté à des cours de formation au journalisme.
Dans une déclaration publiée le 15 juin, les pasdaran (gardiens de la révolution) ont indiqué que Nazanin Zaghari Ratcliffe avait « participé à l’élaboration et à l’exécution de projets numériques et médiatiques visant au renversement du gouvernement sans violence ».
Amnesty International considère cette femme comme une prisonnière d’opinion, détenue uniquement pour avoir exercé de manière pacifique son droit à la liberté d’expression et d’association.