Communiqué de presse

De nouvelles menaces contre les défenseurs des droits humains en Tchétchénie

Les autorités tchétchènes doivent cesser d’intimider et de harceler les défenseurs des droits humains, a déclaré Amnesty International mercredi 29 juin 2011, à la suite de récentes menaces visant des militants.

Des membres d’une ONG de premier plan implantée dans la capitale, Grozny, ont été menacés par des policiers après la dispersion d’une manifestation pacifique le 24 juin. Quelques semaines auparavant, un groupe d’hommes armés était entré dans les bureaux d’une autre ONG de Grozny et avait menacé le personnel.

« L’environnement est hostile depuis longtemps pour les organisations indépendantes de défense des droits humains en Tchétchénie. Ces dernières semaines, il semble s’être même empiré. Les autorités russes doivent permettre à ces organisations d’effectuer leur travail crucial en Tchétchénie et enquêter de manière efficace sur toutes les menaces et les attaques dont elles font l’objet, a souligné John Dalhuisen, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Le fait d’empêcher des manifestations pacifiques et de menacer leurs participants constitue une violation de la législation russe et des obligations internationales de la Russie en matière de droits humains. »

Le 24 juin, la police de Grozny a dispersé une manifestation pacifique organisée par le Comité interrégional contre la torture à l’occasion de la Journée internationale des Nations Unies pour le soutien aux victimes de la torture.

Les autorités avaient autorisé cette manifestation, mais la police l’a ensuite interrompue en menaçant les participants de poursuites pénales pour « diffamation » en raison de banderoles qu’ils tenaient, dont les messages condamnaient la torture et d’autres violations des droits humains commises par les policiers.

Deux des organisateurs de la manifestation, Soupiane Baaskhanov et Magomed Alamov, ont été conduits à un poste de police situé à proximité pour y être interrogés. Le Comité interrégional contre la torture a indiqué à Amnesty International que des policiers de haut rang les avaient menacés de graves conséquences s’ils continuaient à critiquer les autorités.

Des membres d’une autre ONG de Grozny, le Centre tchétchène pour les droits humains, ont également été menacés par des hommes armés qui ont surgi dans leurs bureaux le 30 mai. Ces derniers ont brandi leurs armes de façon agressive et averti les militants qu’ils ne pourraient pas poursuivre leur travail.

Depuis plusieurs années, les ONG indépendantes font systématiquement l’objet de manœuvres d’intimidation et de harcèlement en Tchétchénie.

Après les meurtres, à la mi-2009, de la militante des droits humains Natalia Estemirova et de Zarema Sadoulaïeva et de son époux Alik (Oumar) Djabraïlov, tous deux travailleurs humanitaires, plusieurs ONG ont cessé de travailler en Tchétchénie par crainte pour la sécurité de leurs membres.

« L’expérience montre les très grands dangers que courent les défenseurs des droits humains travaillant en Tchétchénie qui ne tiennent pas compte des menaces formulées contre eux. Cette nouvelle vague de harcèlement est par conséquent extrêmement préoccupante. Les autorités tchétchènes à l’origine de ces menaces doivent de toute urgence être maîtrisées, a ajouté John Dalhuisen.

« Les défenseurs des droits humains doivent pouvoir travailler sans avoir peur pour leur sécurité. »

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