Demande de libération de 4 intellectuels arrêtés pour avoir signé une pétition critique

Andrew Gardner, d’Amnesty International, observera l’audience, qui doit s’ouvrir devant la cour d’assises spéciale n° 14 à Istanbul à 14 heures heure locale vendredi 22 avril 2016

Les autorités turques doivent immédiatement et sans condition libérer quatre intellectuels - deux femmes et deux hommes - arrêtés pour avoir signé une pétition critiquant les opérations de sécurité du gouvernement dans le sud-est de la Turquie, et pour s’être exprimés lors d’une conférence de presse, a déclaré Amnesty International à la veille de l’ouverture de leur procès.

« Ces quatre intellectuels se trouvent en détention provisoire depuis près d’un mois, sur la base de charges infondées de propagande en faveur d’une organisation terroriste, alors qu’ils ont uniquement fait part de leur inquiétude concernant la situation des droits humains dans leur pays, comme ils en ont le droit », a déclaré Andrew Gardner, spécialiste de la Turquie à Amnesty International.

« Il faut les relâcher immédiatement et sans condition, et abandonner les poursuites ouvertes contre eux. Rien de ce qu’ils ont dit ni fait dans le cadre de leurs appels à la paix ne peut justifier une détention arbitraire. Amnesty International se mobilisera en faveur de leur libération aussi longtemps que ce simulacre de procès durera. »

Muzaffer Kaya, Esra Mungan, K ?vanç Ersoy et Meral Camc ? sont en détention provisoire depuis mars 2016. Ils font partie des 1 128 signataires initiaux d’une pétition lancée le 11 janvier 2016 demandant au gouvernement turc d’élaborer un plan de paix qui reconnaisse les revendications politiques kurdes. Lors d’une conférence qui s’est tenue à Istanbul le 10 mars, ils ont aussi critiqué les agissements du gouvernement, réitérant leurs appels à la paix.

«  Ces quatre intellectuels n’ont pas essayé d’inciter à la violence, que ce soit dans la pétition qu’ils ont signée ou dans les déclarations qu’ils ont faites. Ils exprimaient leurs positions, un droit que leur accorde la législation turque, et que les autorités turques ne peuvent pas leur retirer sur un coup de tête parce qu’elles n’aiment ce que ces personnes disent », a déclaré Andrew Gardner.

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