Lundi 29 février, les autorités françaises ont débuté la démolition d’une partie de la « jungle », après la validation par le tribunal administratif de l’arrêté d’expulsion le 25 février. Sur fond de scènes de violences, environ 200 habitants sont aujourd’hui touchés, et de nouvelles démolitions sont prévues dans les semaines à venir, jusqu’à disparition du camp.
« Alors que débute le démantèlement de la " jungle " de Calais, les autorités françaises doivent veiller à ne pas passer au bulldozer les droits des réfugiés et des migrants, dont beaucoup sont sans doute très vulnérables », a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
« Si la situation actuelle à Calais est intenable, les expulsions ne résoudront pas une crise sur laquelle les gouvernements français et britannique ferment les yeux depuis des années. Les autorités doivent considérer la situation de manière globale, et pas seulement en se préoccupant de la gestion des frontières, du logement et de l’hygiène. Chacune de ces personnes a des besoins et des droits qu’il convient de protéger.
« Les autorités françaises doivent consulter dûment les personnes expulsées et prendre en compte toutes leurs options, et notamment faciliter l’accès à une procédure d’asile en France et à des visas pour le Royaume-Uni pour ceux qui ont de la famille là-bas, ou qui ont de bonnes raisons d’y être admis. Même si cela se passe de l’autre côté de la Manche, ce n’est pas un sujet dont le Royaume-Uni peut se laver les mains. »