Communiqué de presse

Des lauréats du prix Nobel de la paix demandent à Barack Obama de promouvoir le Traité sur le commerce des armes

Le président des États-Unis Barack Obama doit prendre l’initiative en vue de parvenir à un traité mondial vigoureux réglementant le commerce des armes, déclarent 18 lauréats du prix Nobel de la paix dans une lettre ouverte adressée jeudi 14 mars à leur co-lauréat de la Maison Blanche.

Amnesty International, l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire et Óscar Arias figurent parmi les signataires, tout comme d’éminents spécialistes des questions relatives aux droits humains, à l’humanitaire et au désarmement, originaires d’Afrique, des Amériques, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

La lettre a été envoyée à la veille des pourparlers qui s’ouvrent le 18 mars aux Nations unies à New York pour conclure les négociations sur un traité historique visant à maîtriser le commerce mondial des armes trop peu réglementé.

« Les États-Unis et les autres États pourvoyeurs d’armes ont l’obligation morale de parvenir à un traité [ferme] pour protéger les droits humains, ce qui servirait leurs intérêts nationaux de sécurité, et sauver la vie de civils innocents pris entre les tirs croisés de conflits alimentés par le commerce international irresponsable des armes classiques », affirment les lauréats du Nobel dans leur lettre.

« Nous ne pouvons accepter que des centaines de milliers de personnes de par le monde meurent sous le feu des armes chaque année, tandis que des millions d’autres sont mutilées et traumatisées, poursuivent-ils.

« Le défi que nous devons relever ne se résume pas à la signature d’un document, a déclaré Óscar Arias Sánchez, ancien président du Costa Rica et lauréat du prix Nobel de la paix en 1987. Ce défi consiste à rendre justice aux victimes de violence, à faire en sorte que notre objectif devienne réalité. Ces hommes, ces femmes et ces enfants ne méritent rien de moins qu’une réponse rapide et efficace. »

Le commerce international des armes classiques, peu réglementé, qui se monte à plus de 53 milliards d’euros chaque année, alimente les conflits, les violences et les graves violations des droits humains, et a des effets dévastateurs sur la santé, la sécurité et le développement économique et social durable.

L’absence de règles internationales efficaces et juridiquement contraignantes pour réglementer le commerce mondial des armes classiques représente un « échec colossal » pour la communauté internationale, selon la lettre.

« En tant que médecin africain, je vois trop de gens souffrir de la violence armée. À l’échelle de la planète, le commerce non régulé des armes est synonyme de catastrophe mondiale de santé publique », a indiqué Robert Mtonga, co-président de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, prix Nobel de la paix en 1985.

« Un Traité sur le commerce des armes rigoureux constituera une immense avancée pour éviter que de nouvelles victimes inutiles ne succombent à la violence armée. L’appui du président américain Barack Obama renforcera les perspectives de parvenir à signer cet accord humanitaire pressant. »

Amnesty International a insisté à maintes reprises sur la nécessité de doter le Traité sur le commerce des armes d’une Règle d’or, interdisant tout transfert international d’armes dès lors qu’il existe un risque substantiel que ce matériel serve à commettre ou à faciliter des crimes de guerre ou de graves violations des droits humains. L’organisation de défense des droits humains s’efforce depuis près de 20 ans d’obtenir un traité qui s’articule autour de la protection des droits fondamentaux.

En tant que premier fournisseur mondial d’armes – et de loin, les États-Unis d’Amérique, dirigés par Barack Obama, détiennent les clés d’un traité fort sur le commerce des armes.

« Lorsque le comité du Nobel a décerné le prix de la paix en 2009 au président Barack Obama, c’était en reconnaissance de son aspiration à impulser des changements positifs dans son pays et dans le monde. Ce traité est une épreuve de vérité pour le président américain s’agissant de démontrer que nous pouvons mettre sur pied un instrument crédible capable de réguler les transferts d’armes irresponsables, a fait valoir Brian Wood, responsable des questions liées au contrôle des armes et aux droits humains au sein d’Amnesty International.

« Toutes les capitales du monde vont regarder et attendre ; des millions de vies sont ruinées chaque année par le commerce mondial des armes qui favorise les atrocités et les violences, et les victimes en ont assez. L’opinion mondiale ne se contentera pas d’un traité rempli de failles et édulcoré. »

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