Des manoeuvres d’intimidation d’un militant contre la corruption

À la suite de la détention et de la libération sous caution d’Abdul Fatorma, un défenseur des droits humains et militant contre la corruption de Sierra Leone, Sabrina Mahtani, spécialiste de l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International a déclaré :

« Abdul Fatorma, qui ne fait que demander ouvertement au Parlement de rendre des comptes quant à l’utilisation des fonds publics, n’aurait jamais dû être détenu. Les manœuvres d’intimidation dont il est victime vont à l’encontre des obligations régionales et internationales de la Sierra Leone en matière de droits humains. »

« Abdul Fatorma a été détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Par conséquent, il faut que les conditions de sa libération sous caution, notamment la confiscation de son passeport, soient levées immédiatement et que les autorités abandonnent toute poursuite à son égard. »

« Les pouvoirs publics doivent permettre aux défenseurs des droits humains de mener leurs activités sans craindre d’être la cible de manœuvres d’intimidation. L’arrestation d’Abdul Fatorma est une manœuvre visant à réduire l’espace civique et à dissuader cet homme et d’autres personnes de remettre en question l’action de l’État. »

Complément d’information

Abdul Fatorma, un défenseur des droits humains membre de Campaign for Human Rights Development International (CHRDI), une organisation basée au Royaume-Uni, a été arrêté à Freetown le 31 janvier après un débat sur Radio Democracy au cours duquel il a dénoncé le fait que le gouvernement et la Commission de lutte contre la corruption n’avaient pas été amenés à répondre de leurs actes à la suite de la publication du rapport du commissaire général aux comptes.

Il a été appelé à se présenter devant le Parlement, puis convoqué à la police judiciaire pour interrogatoire. Libéré sous caution le 1er février, il a reçu l’ordre de remettre son passeport et sera auditionné par le Parlement lundi 6 février.

Depuis longtemps, Abdul Fatorma remet en question l’utilisation des fonds publics. L’an dernier, il a publié un rapport sur le fait que les pouvoirs publics n’avaient pas rendu de comptes quant à l’emploi des fonds destinés au développement, ce qui lui avait déjà valu des critiques au plus au niveau de l’État.

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