Des médecins iraniens libérés affirment que l’action d’Amnesty International leur a donné espoir

Les médecins iraniens Arash et Kamiar Alaei, emprisonnés en raison de leur travail de renommée internationale sur le VIH/sida, avaient le moral au plus bas quand ils ont entendu parler de la campagne menée par Amnesty International pour les libérer.

C’était à l’automne 2008 et, après quatre mois d’interrogatoires et de détention à l’isolement dans la prison d’Evin à Téhéran, ils craignaient d’avoir été oubliés.

Ces deux frères – aujourd’hui libres et récemment réunis – ont déclaré qu’en prenant connaissance de l’action d’Amnesty International et d’autres personnes, ils avaient repris espoir.

Cette semaine, ils ont adressé une lettre à l’organisation pour la remercier : « Grâce à votre soutien, nous sommes aujourd’hui libres et en sécurité, ont-ils écrit. Lorsque nous avons reçu le message au sujet de votre campagne par le biais de notre famille, c’était comme si nous recevions du nouveau sang qui a réchauffé nos cœurs et nous a donné de l’énergie pour être forts, supporter la situation et ne pas nous laisser abattre. »

Ils se sont récemment retrouvés au États-Unis après qu’Arash – condamné à six ans d’emprisonnement – a été libéré de prison à la faveur d’une grâce prononcée à l’occasion de la fête religieuse de l’Aïd al Fitr à la fin du mois d’août. Son frère Kamiar a été libéré en 2010 après avoir purgé deux ans et demi d’une peine de trois années d’emprisonnement.

Tous deux avaient été reconnus coupables de « coopération avec un gouvernement ennemi ». Ni l’un ni l’autre n’était engagé politiquement. L’accusation aurait dit que si les deux frères avaient participé à des conférences internationales sur le sida, c’était parce qu’ils planifiaient de provoquer une « révolution de velours » en Iran.

Amnesty International les considérait comme des prisonniers d’opinion, détenus en raison de leur travail sans précédent avec des institutions américaines dans le domaine de la prévention et du traitement du VIH/sida.

Au cours d’entretiens accordés aux médias depuis la libération d’Arash, les deux frères ont révélé comment ils avaient poursuivi leur travail d’éducation à la santé quand ils étaient en prison. Ils ont parlé de santé et d’hygiène à d’autres prisonniers, les ont encouragés à faire de l’exercice et ont œuvré pour améliorer les conditions dans les cuisines de la prison.

Dans leur lettre à Amnesty International, ils ont indiqué : « Nous avons appris de notre expérience en prison que si vous croyez à ce que vous faites, il faut continuer votre travail, qu’il soit apprécié ou non par votre gouvernement […] et vous devez le faire jusqu’au dernier instant de votre vie. »

Les frères Alaei envisagent aujourd’hui de poursuivre ce travail en dehors de l’Iran. Ils espèrent créer un centre interdisciplinaire pour la santé et les droits humains à l’université de l’État de New York à Albany, où ils travaillent tous deux actuellement. Ils comptent également mener campagne en faveur des nombreux prisonniers politiques qui demeurent détenus en Iran.

C’est ce qu’ils ont expliqué dans leur lettre : « Grâce à vos efforts, nous nous réjouissons d’être réunis et nous voulons prolonger votre action en nous faisant la voix des sans-voix, pour ceux qui vivent une situation similaire à la nôtre. Voilà au moins une manière dont nous pouvons transmettre la gentillesse que vous nous avez témoignée […]. Du fond du cœur, nous vous remercions d’avoir mené campagne pour notre liberté. »

De nombreux prisonniers d’opinion – comme l’avocate Nasrin Sotoudeh, le défenseur kurde des droits humains Mohammad Sadiq Kaboudvand, le journaliste Ahmad Zeidabadi et la militante étudiante Behareh Hedayat – dépérissent dans des conditions éprouvantes dans des prisons iraniennes surpeuplées. Amnesty International demande la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers d’opinion en Iran.

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