Des militants syriens ont « disparu » et risquent d’être victimes de torture

Deux militants syriens ont « disparu » dans leur ville natale, Alep, depuis le 2 novembre, et l’on craint qu’ils n’aient été arrêtés et placés en détention secrète, et qu’ils ne soient torturés.

Les deux hommes, Mohamed Bachir Arab et Ahmed Omar Azoz, auraient participé à l’organisation de manifestations pacifiques à Alep. Tous deux se cachaient au moment de leur « disparition », car les forces de sécurité syriennes s’étaient précédemment rendues chez eux.

Selon certaines sources, Mohamed Bachir Arab avait prévu de rencontrer son ami Ahmed Omar Azoz le 2 novembre. Personne n’a eu de leurs nouvelles depuis lors.

« Nous craignons que les deux militants n’aient été arrêtés et placés en détention secrète, non seulement parce que les forces de sécurité syriennes s’intéressaient de près à eux ces derniers temps, mais aussi parce que l’on assiste en Syrie à la multiplication d’enlèvements de militants dans la rue, qui sont ensuite maintenus en détention sans aucun contact avec le monde extérieur. Les autorités doivent immédiatement révéler tout ce qu’elles savent sur le sort qui a été réservé à ces deux hommes », a indiqué Philip Luther, directeur adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

« Si Mohamed Bachir Arab et Ahmed Omar Azoz ont effectivement été arrêtés, ils doivent être autorisés à entrer en contact avec leurs familles et à consulter un avocat sans délai. »

Mohamed Bachir Arab, médecin, est entré dans la clandestinité il y a environ six mois, lorsque les forces de sécurité ont effectué une descente à son domicile alors qu’il était absent et ont saisi son ordinateur. Il aurait passé 11 mois en prison en 2004, après avoir organisé des manifestations dans son université à Alep.

Ahmed Omar Azoz a commencé à se cacher fin octobre, après que des membres des forces de sécurité qui le recherchaient se sont présentés à son domicile.

Amnesty International a obtenu les noms de plus de 3 000 personnes qui seraient mortes ou auraient été tuées en Syrie depuis la mi-mars, au cours ou en marge des manifestations en faveur des réformes. On pense que beaucoup ont été abattues par des membres des forces de sécurité utilisant des balles réelles, alors qu’elles participaient à des manifestations pacifiques ou assistaient aux obsèques de personnes tuées au cours de précédents rassemblements.

Des milliers d’autres ont été arrêtées, et nombre d’entre elles sont détenues au secret dans des lieux inconnus où les actes de torture et les autres formes de mauvais traitements seraient monnaie courante.

Au lendemain d’un plan d’action signé avec la Ligue arabe le 30 octobre, les autorités syriennes se sont engagées le 2 novembre à retirer leurs troupes des villes en proie à des troubles, à libérer les personnes détenues dans le cadre des événements actuels et à entamer des pourparlers avec les groupes d’opposition.

Quelques jours plus tard, elles ont annoncé que 553 prisonniers avaient été relâchés le 5 novembre. Cependant, les arrestations de manifestants et de partisans présumés des manifestations se poursuivent.

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