La décision des autorités japonaises d’exécuter par pendaison trois prisonniers alors qu’il n’y avait pas eu d’exécution dans le pays depuis près de deux ans est une mesure rétrograde, a déclaré Amnesty International jeudi 29 mars.
Lorsqu’il a autorisé l’exécution de ces trois hommes, pendus dans des prisons à Tokyo, Hiroshima et Fukuoka, le ministre de la Justice Toshio Ogawa a expliqué qu’il faisait son « devoir » de ministre.
Au Japon, les exécutions se font par pendaison et ont lieu généralement dans le plus grand secret. Les condamnés ne sont pas prévenus de leur exécution, ou alors très peu de temps à l’avance.
« Les pendaisons qui ont eu lieu aujourd’hui font reculer le Japon parmi la minorité de pays qui continuent de procéder à des exécutions », a déclaré Catherine Baber, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Asie et le Pacifique.
« Justifier des actes qui violent les droits fondamentaux de la personne en invoquant le « devoir » d’un ministre est inacceptable. Les dirigeants se doivent plutôt de faire face à la criminalité sans avoir recours au châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. »
Tomoyuki Furusawa, âgé de 46 ans, a été exécuté au centre de détention de Tokyo ; Yasuaki Uwabe, âgé de 48 ans, a été exécuté au centre de détention de Hiroshima ; Yasutoshi Matsuda, âgé de 44 ans, a été exécuté à Fukuoka. Les avocats de Yasuaki Uwabe avaient invoqué le fait que leur client avait une maladie mentale mais la justice avait statué qu’il était apte à être jugé.
Il y a deux jours à peine, Amnesty International rendait public son rapport sur la peine de mort dans le monde en se félicitant de ce que le Japon n’avait procédé à aucune exécution depuis près de deux ans.
L’organisation a appelé le Japon à rejoindre les plus de deux-tiers des pays du monde ayant aboli la peine capitale en droit ou en pratique, et à franchir un premier pas vers l’abolition en décrétant un moratoire sur les exécutions.
Amnesty International s’oppose en toutes circonstances à la peine capitale en tant que violation du droit à la vie et châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.