Des Yéménites agressées alors qu’elles commémoraient le prix Nobel de la paix de Tawakkol Karman

Des dizaines de femmes auraient été blessées dimanche 9 octobre dans la deuxième ville du Yémen après que des fidèles du gouvernement aient pris pour cible un rassemblement de femmes manifestant contre le gouvernement et célébrant la militante et lauréate du prix Nobel de la paix Tawakkol Karman.

D’après certaines informations, des « voyous » partisans du gouvernement ont jeté des pierres sur des femmes qui prenaient part à une marche pacifique dans la ville de Taizz (sud-ouest du pays).


« Les autorités yéménites doivent protéger le droit à la liberté d’expression, ce qui implique de ne pas tolérer les attaques violentes visant des marches pacifiques »
, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Une enquête approfondie, indépendante et impartiale doit être menée afin que les personnes ayant blessé des dizaines de femmes lors de la marche de Taizz soient identifiées et traduites en justice. »

La marche de dimanche à Taizz a été organisée après qu’il ait été annoncé, vendredi 7 octobre, que Tawakkol Karman, une jeune militante en faveur des droits humains, était l’une des trois femmes récompensées par le prix Nobel de la paix 2011.

Journaliste et présidente de l’organisation non gouvernementale Women without Chains, Tawakkol Karman milite depuis longtemps contre les violations des droits humains au Yémen. Elle demande aux autorités de protéger la liberté d’expression et les droits des femmes, et de libérer les prisonniers politiques.

Cette année, elle s’est engagée depuis le tout début dans le mouvement pour la réforme au Yémen, et a été brièvement placée en détention pour ses activités à Sanaa, la capitale, en janvier.

Elle partage le prix Nobel de la paix de cette année avec deux Libériennes, la présidente Ellen Johnson Sirleaf et la défenseure des droits humains Leymah Gbowee. Elle est la première femme arabe à se voir décerner cette récompense.


« Ces attaques visant un rassemblement pacifique à Taizz sont survenues quelques jours seulement après que le prix Nobel de la Paix ait braqué les projecteurs sur le combat en faveur des droits humains au Yémen »,
a ajouté Malcolm Smart.

« Le monde entier continue à être témoin du refus des autorités yéménites de répondre aux revendications, tandis que la contestation pacifique continue à être réprimée dans la violence. »

Une marche plus suivie, à laquelle ont participé des hommes et des femmes condamnant les agressions de dimanche et célébrant la victoire de Tawakkol Karman - en plus des slogans habituels contre le gouvernement - s’est également déroulée lundi 10 octobre à Taizz. Un groupe de partisans du gouvernement s’en seraient pris à un groupe de femmes qui se trouvaient près de l’Hôpital républicain durant la marche.

Depuis le mois de février 2011, des dizaines de personnes ont été tuées et plus d’un millier blessées dans le cadre des manifestations qui ont éclaté dans tout le pays. Les forces de sécurité ont fait un usage excessif de la force à maintes reprises, notamment en tirant à balles réelles sur des manifestants participant à des rassemblements pacifiques.

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