« Cette victoire me fait beaucoup de bien. J’ai énormément travaillé et investi du temps pour ce discours, qui racontait tout simplement une expérience que j’ai vécue. En choisissant de me rendre dans un centre Fedasil lors d’une retraite scolaire, j’ai pris conscience que les droits humains étaient bafoués tout près de chez moi. Dès lors, il m’a paru essentiel de partager mon témoignage pour, à mon niveau, promouvoir ces droits fondamentaux et souligner la nécessité d’agir tou·tes ensemble en ce sens », confie Charlotte Mende.
Si la lauréate du Prix du jury a préféré mettre en évidence avec beaucoup de sensibilité une expérience personnelle et à dimension locale, les autres finalistes n’ont pas non plus manqué d’originalité en alternant envolées poétiques (particulièrement Louise Etienne) et dénonciations vigoureuses pour se distinguer face au jury et au public. Dorian Cariaux, élève transgenre en cinquième année secondaire, s’est ainsi servi de son sentiment d’exlusion pour mettre notamment en évidence son « envie de hurler », bien que « personne n’écoute les cris des adolescents ».
« J’ai un peu de mal à réaliser. Je ne participais pas tellement pour gagner, mais avant tout pour m’exprimer et faire valoir mes idées. Je souhaitais montrer que le monde n’était pas aussi beau, aussi juste qu’il le devrait. Bien sûr, je suis très fière d’être parvenue à plaire et à toucher le public au travers de mon discours. Cela me motive à poursuivre mon engagement en faveur des droits humains et de la cause écologique, sujet auquel je suis également très sensible », explique Louise Etienne, par ailleurs membre du groupe Amnesty de son établissement scolaire.
Âgé·es de 15 à 18 ans, les cinq finalistes se sont présenté·es à tour de rôle devant un jury présidé par le directeur de la section belge francophone d’Amnesty International, Philippe Hensmans et composé d’Éric David, professeur émérite de droit international, des deux membres du groupe de musique Colt, de Salima Belabbas, journaliste professionnelle à RTL et de Monia Gandibleux, fondatrice des Ambassadeurs d’expression citoyenne. Sans être limité à un style oratoire particulier, les finalistes ont disposé respectivement de huit minutes pour s’exprimer en toute liberté sur la réponse qu’ils voulaient apporter à cette question : “les droits humains sont-ils plus beaux sur papier qu’en pratique ?”.
« J’ai été impressionné par la qualité du travail de préparation réalisé en amont. Que ce soit au travers d’une performance théâtrale, d’un poème ou de la relation d’expériences vécues, les finalistes sont parvenu·es à s’approprier de façon remarquable la thématique. Cela n’a pas facilité le choix du jury, car tou·tes se sont distingué·es d’une manière ou d’une autre, indique Philippe Hensmans. Ce concours et tout le travail qu’il a généré se révèle très riche tant pour les élèves que pour les enseignant·es, mais aussi pour les droits humains ; il s’agit en définitive d’une très appréciable combinaison gagnante. »
Pour sa première édition, le concours était ouvert à tous les établissements scolaires de Bruxelles et de Wallonie disposant d’un groupe-école Amnesty. À l’issue d’une première étape de sélection au sein des écoles participantes, sept élèves ont participé à la demi-finale organisée le 22 mars à Bruxelles. Cinq ont finalement été retenu·es pour prendre part à cette grande finale.