La Communauté d’Afrique de l’Est doit donner la priorité à la lutte contre les violations des droits humains au Burundi et faire preuve de l’engagement et de la volonté politique indispensables pour mettre fin à cette crise, écrit Amnesty International dans une lettre ouverte aux dirigeants de ce groupe, à la veille du sommet qui les réunit samedi 20 mai à Dar es Salaam, en Tanzanie.
« La Communauté a un rôle essentiel à jouer dans la recherche d’une solution, plus urgente que jamais, à la crise des droits humains qui sévit au Burundi, écrit le secrétaire général d’Amnesty International Salil Shetty dans une lettre adressée aux présidents des six pays membres de ce groupe régional.
« Les dirigeants de cette région du monde devraient faire en sorte que le dialogue inter-burundais ait les meilleures chances d’aboutir, notamment en incitant le gouvernement du Burundi à ouvrir des enquêtes indépendantes sur les allégations de violations des droits humains et à coopérer avec les institutions régionales et internationales. »
L’appel du secrétaire général d’Amnesty International intervient alors que des informations continuent de faire état d’homicides illégaux, d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées dans tout le pays. D’après le Bureau du haut-commissaire aux droits de l’homme (ONU), 22 corps ont été découverts rien qu’au mois de janvier, et plus de 210 cas de disparitions forcées ont été signalés entre octobre 2016 et janvier 2017.
Des centaines de personnes ont été tuées et des milliers d’autres déplacées depuis le début de la crise en avril 2015, date à laquelle le président Pierre Nkurunziza a annoncé qu’il allait briguer un troisième mandat.