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L’armée russe a initié un acte d’agression et d’invasion de l’Ukraine le matin du 24 février en bombardant les principales villes du pays et en lançant ses troupes parquées au Nord en Biélorussie, à l’Est et au Sud par la mer noire et la Crimée.

Nous avons mis en évidence via notre Amnesty Evidence Lab l’utilisation par la Russie d’armes non-discriminantes qui ont tué des civils et des frappes visant des structures non-militaires dont des hôpitaux ou des écoles. Nous avons vérifié et analysé des centaines d’images et de vidéos pour fournir des éléments de preuves de violations des droits humains. Plusieurs de nos chercheurs et chercheuses sont aussi sur le terrain et récoltent des preuves.

Vous retrouverez sur cette page nos dernières informations et analyses, des informations de fonds et la possibilité de venir en aide à la population ukrainienne et à nos collègues de la section ukrainienne basée à Kiev. Vous trouverez aussi tous nos communiqués de presse et rapports in extenso sur notre page « mot-clé » Ukraine

Après l’invasion russe, les crimes de guerre doivent être poursuivis

Nous enquêtons depuis les premiers jours de la guerre sur l’ensemble des violations du droit international et mettons ainsi en évidence des crimes de guerre commis par les forces russes. Nous réitérons notre appel à ce que tous les responsables de crimes de guerre rendent des comptes devant la justice.

Karkhiv, Boutcha, Marioupol, ou encore Izioum  : nos enquêteurs se sont rendus dans de nombreuses villes et régions du pays où ils ont pu documenter de graves violations du droit international, comme des bombardements aveugles impactant des zones d’habitation, l’utilisation d’armes interdites telles que des bombes à sous-munition, des attaques de couloirs humanitaires, la destruction d’infrastructures civiles. Ils ont également documenté des exécutions extrajudiciaires de civils, des actes de tortures dans les zones qui ont été sous occupation russe.

Pour mener nos rapports nous travaillons sur le terrain, avec l’appui de notre laboratoire de recherche de preuves, pour recueillir des témoignages et des documents de toute nature (photos, vidéos, images satellites, fragments de munition, etc.) afin de prouver des violations du droit international.

Les parties au conflit doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour épargner les civils, organiser leur évacuation en toute sécurité des zones de conflit en leur permettant l’accès impartial à l’aide humanitaire.

L’assaut des forces russes contre les populations civiles et la destruction d’infrastructures civiles en Ukraine constituent des violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Depuis le début du conflit en Ukraine, nous avons qualifié plusieurs actes commis par les forces russes de crimes de guerre présumés.

La Russie doit immédiatement mettre fin à son agression.

Les preuves sont là, les faits sont implacables  : nous demandons à ce que les auteurs de ces crimes de guerre, ainsi que leur hiérarchie qu’il s’agisse de commandants militaires ou de dirigeants civils soient clairement identifiés et poursuivis devant les mécanismes de justice compétents.

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COMMENT AMNESTY VÉRIFIE LA VÉRACITÉ DES ATTAQUES EN UKRAINE ?

Créé par Amnesty International, le Crisis Evidence Lab documente et vérifie les violations des droits humains, afin de pouvoir utiliser ces résultats contre les auteurs de ces crimes en aider à leur condamnation.
Il est composé d’enquêteur·es, d’analystes de données, de développeur·es, ainsi que d’autres spécialistes, dans le but d’étendre ses outils et d’en déployer de nouveaux, tels que l’intelligence artificielle, la détection à distance, l’identification d’armes et l’analyse de données massives.

Comment le Crisis Evidence Lab a-t-il opéré/travaillé en Ukraine ?
Le Crisis Evidence Lab collecte des preuves audio-visuelles de violation du droit humanitaire international (le droit de la guerre). Cela inclut des attaques à l’aveugle, causant des morts et des blessés parmi les civil·es, ainsi que la destruction ou l’endommagement d’infrastructures civiles, mais aussi l’usage d’armes interdites, telles que des munitions à fragmentation, ou des frappes sur des lieux protégés tels que des hôpitaux ou des écoles. De telles attaques constituent des crimes de guerre.

Comment les attaques sont-elles identifiées et vérifiées ?
Grâce aux “preuves citoyennes”, qui peuvent constituer du matériel telles que des photos, vidéos, série de données, ou toute autre documentation postée en ligne par une personne, un témoin n’étant pas un enquêteur sur les droits humains.
Le Lab recoupe les informations de ses sources avec des informations matérielles tels que l’imagerie satellite, des compte-rendus météo et des photographies de rue, afin d’évaluer si ces informations sont véridiques.

Pourquoi est-il important de vérifier ces attaques ?

  • Afin d’obtenir la vérité
  • Afin d’obtenir les preuves de possibles crimes de guerre et d’autre violations du droit de la guerre
  • Afin de tenir les perpétrateurs pour responsable
  • Afin de partager les histoires des personnes affectées
  • Afin de permettre au public d’être mieux informé
  • Afin de combattre la désinformation

Le Crisis Evidence Lab d’Amnesty International joue un rôle vital dans la documentation à distance des abus des droits humains, et dans l’assurance que le public ait accès à des informations correctes sur les zones de conflit.

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Des policiers russes s’attaquent à un homme brandissant une pancarte No War © 2022 Konstantin Zavrazhin

« Les autorités bafouent les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique en Russie tout en promouvant leur récit du conflit »

Répression des médias et des manifestants anti-guerre en Russie

Amnesty International a alerté depuis longtemps l’opinion publique et la communauté international sur la féroce répression au quotidien des voix discordantes et critiques au Kremlin et à sa politique :

  • Des enquêtes bafouées et lacunaires sur les assassinats d’opposant·es au régime russe : Anna Politovskaya, Natalia Estemirova, Boris Nemtsov, Stanislav Markelov, Anastasia Baburova, Alexandre Litvinenko, et tant d’autres.
  • L’emprisonnement et les tentatives d’assassinats de militant·es critiquant les autorités russes ou directement Vladimir Poutine dont le plus célèbre est Alexei Navalny actuellement en prison.
  • La fermeture de médias et d’ONG grâce à la loi sur les « agents de l’étranger » qui consiste à stigmatiser toutes associations recevant directement ou indirectement des financements hors de la Russie. Cela a entraîné la fermeture récente de Mémorial : une attaque directe contre les droits à la liberté d’expression et d’association, et le devoir de mémoire.

Désormais la Russie s’en prend à toutes formes d’expression qui nuance, remet en cause ou critique le récit officiel russe de l’invasion militaire en Ukraine et se sert d’une nouvelle loi votée à la hâte qui vise les « critiques faites à l’armée » et la « diffusion de fausses nouvelles ».

  • L’organe russe de surveillance des médias, Roskomnadzor, a bloqué le site de Nastoyashchee Vremya (Temps présents), une filiale de Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), pour avoir diffusé « des informations non fiables d’importance publique » sur le conflit.
  • Les manifestant·es russes contre la guerre en Ukraine sont sévèrement réprimés : selon l’ONG OVD-Info, plus de 5900 d’entre eux ont été arrêtés dans au moins 67 villes en Russie.
  • On observe une auto-censure des rares medias d’oppositions qui survivent. Le fameux journal indépendant « Novaïa Gazeta » a décidé de suspendre ses activités pour éviter de perdre définitivement sa licence de diffusion. Toutes informations obtenues d’une source extérieure à la Russie doit être estampillées venant d’un « agent de l’étranger ». Or « Novaïa Gazeta » avait déjà eu un avertissement et, au deuxième, aurait dû fermer définitivement.
  • La Russie vise aussi les « diffuseurs de « fausses nouvelles » via des poursuites judiciaires très lourdes et des peines de prison à la clé. Plus d’une soixantaine de personnalités ont été visées dont le cas d’une blogueuses culinaires, Veronika Belotserkovsaïa, inculpée de diffusion de « fausses informations sur l’utilisation des forces russes pour détruire des villes et attaquer la population civile en Ukraine, dont des enfants ». Ou encore Sergueï Klokov, technicien des services de la police municipale de Moscou pour avoir parlé et diffusé au téléphone des « fausses nouvelles » à des habitant·es de Crimée.

En savoir plus sur la répression en cours des ONG et manifestant·es pacifiques en Russie

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Bombardement aérien dans la ville de Chuhuiv, Ukraine © Anadolu Agency via Getty Images

Des attaques et des tactiques de guerre de l’armée russe visant délibérément des cibles civiles

Notre programme « Réaction aux crises d’Amnesty International » a pu montrer que les attaques russes étaient menées sans discernement contre des zones civiles et des frappes contre des biens protégés comme des hôpitaux. Ces attaques violent le droit international humanitaire (les lois de la guerre) et pourraient constituer des crimes de guerre.

En plus de ces attaques aveugles, il y a l’utilisation d’armes interdites comme les armes à sous-munitions qui font des ravages quand elles atterrissent sur des zones densément peuplées : ces missiles diffusent un peu avant l’impact toutes une série de petites bombes qui vont s’éparpiller de manière aléatoire.

Le fait de cibler des tours de télécommunications ou des infrastructures internets couplé au choix de la tactique de guerre dévastatrice de l’assiègement utilisée par l’armée russe privent les habitant·es de services élémentaires comme l’accès à des informations d’évacuations par exemple.

Lisez les conclusions de notre récente mission de terrain sur les tactiques de guerre russe qui ciblent délibérément les civil·es en Ukraine

« L’armée russe fait preuve d’un mépris flagrant pour la vie des civils en utilisant des missiles balistiques et autres armes explosives à large rayon d’impact dans des zones à forte densité de population. Certaines de ces attaques sont susceptibles de constituer des crimes de guerre. Le gouvernement russe, qui affirme à tort n’utiliser que des armes à guidage de précision, doit assumer la responsabilité de ces actes » Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International.

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L’ARMÉE RUSSE : UNE COLLECTION DE VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS

L’armée russe est habituée des violations graves des lois du droit international humanitaire en s’abstenant de protéger les populations civiles et a même procédé à des attaques ciblant délibérément des civils et des biens à caractère civil.

En Tchétchénie, les autorités russes ont délibérément et systématiquement usé de la torture et des mauvais traitements contre des défenseur·es des droits humains, journalistes, opposant·es et le tout dans une impunité générale.

Dans le Donbass, à l’Est de l’Ukraine, en 2014-2015, au plus fort du conflit armé dans cette région où les forces séparatistes pro-russes s’opposent aux forces ukrainiennes, tous les camps ont bafoué le droit international humanitaire. Des armes explosives imprécises ont notamment été utilisées dans des zones à forte densité de population, et utilisé dans des maisons. Plus d’un million de personnes ont fui les combats. Plus de 13 000 personnes sont mortes. « Ces épisodes ont déchiré des communautés et des vies, les forces militaires ayant piétiné les droits de la population civile en toute impunité » a rappelé à ce propos Agnès Callamard, notre secrétaire générale.

En Syrie, entre septembre et novembre 2015, nous avons documenté une série de frappes aériennes russes menée dans des zones résidentielles à Homs, Idlib et Alep, qui a fait au moins 200 morts parmi les civils. En 2020, nous avons signalé que l’aviation russe ciblait des écoles et des hôpitaux en Syrie, qui étaient parfois inscrits sur la liste des sites protégés établie par l’ONU.

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Un homme devant son immeuble touché par un missile de frappe aérienne russe dans l’Est de l’Ukraine © AFP via Getty Images

La protection des civils est une priorité absolue en Ukraine

Les menaces que font peser l’invasion russe contre l’Ukraine sont de plusieurs ordres : la vie des civils, les moyens de subsistance et les infrastructures, les graves pénuries alimentaires et les possibles déplacements massifs de population.
On compte déjà plusieurs centaines de morts dans la population ukrainienne et la destruction d’infrastructures civiles. Les déplacé·es internes et les personnes ayant fui le pays se comptent par milliers.

L’histoire récente de l’Ukraine est ponctuée de conflits impliquant les troupes russes dans le Donbass et est marquée par l’annexion illégale de la Crimée. Ces épisodes ont déjà considérablement déchiré des communautés et des vies, les forces militaires ayant piétiné les droits de la population civile en toute impunité. Le niveau de vie des Ukrainiens et Ukrainiennes a dramatiquement chuté depuis 2014 et leurs droits sociaux économiques ne sont plus respectées.

Amnesty International compte bien enquêter et recueillir toutes les preuves nécessaires pour que les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité rendent des comptes. Nous nous adressons aussi au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il agisse afin de mettre fin à cette agression de la Russie : si le Conseil de sécurité est paralysé par un veto, il incombe à tous les États membres de se mobiliser.

Découvrez notre analyse des risques à venir à court et à moyen terme en Ukraine et dans le reste de l’Europe

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Une structure publique détruite par une roquette russe le 24 février 2022 à Kiev, Ukraine © Getty Images

La section ukrainienne d’Amnesty International en danger

Nous sommes particulièrement inquiet·es pour nos collègues ukrainien·nes avec qui nous tentons de garder le contact.
Ce vendredi, l’une d’elle témoignait :

« Là, je vous parle d’un appartement que j’ai pu rejoindre fort éloigné de Kiev… Mais aucune place n’est vraiment protégée. Personne dans notre équipe n’a été blessé, mais nous sommes tous et toutes éparpillé·es dans des endroits différents… bien souvent dans des abris ou des caves. Nous avions imaginé bien sur des plans de secours, mais jamais nous n’aurions imaginé cela. Maintenant, nous devons quitter le pays. La situation pour chacun d’entre nous est dangereuse ; nous craignons que les Russes nous recherchent et éliminent tous celles et ceux qui les ont critiqués. Votre soutien nous permet de garder la tête hors de l’eau. Et nous savons que si nous quittons le pays, nous serons aidés par les sections d’Amnesty. Mais… excusez-moi, les bombardements ont repris, je dois aller à la cave ».

À l’heure actuelle nous avons besoin de votre soutien pour :

  • Financer notre Fond d’Urgence permettant notamment de soutenir les défenseur·es des droits humains, les journalistes et nos collègues d’Amnesty, actuellement en grand danger en Ukraine.
  • Documenter les violations des droits humains qui sont et seront commises, notamment grâce à l’analyse satellite d’images des zones de conflit.
  • Faire pression sur l’Union Européenne pour que les droits des réfugié·es soient garantis.

APPEL AUX DONS D’URGENCE EN UKRAINE

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