Droit à l’avortement : un an de promesses vides et de marchandages

Ce mardi, en fin de soirée, Amnesty International et la Plateforme Abortion Right ont projeté sur la façade de la Chambre des représentants, à Bruxelles, un message (365 jours de promesses vides. L’avortement est un droit. Changez la loi) dénonçant avec force une année d’immobilisme en ce qui concerne le droit à l’avortement en Belgique. Un an après la tenue des dernières élections législatives, l’organisation condamne des promesses vides et des marchandages politiques faits au détriment des droits humains.

« Nous sommes scandalisé·es par cette lamentable pantalonnade que nous jouent le gouvernement et les parlementaires. En un an, rien n’a changé pour les personnes qui ont besoin d’accéder à un avortement sûr et légal, sans obstacles ni discriminations, tonnent Carine Thibaut, directrice de la section belge francophone d’Amnesty International et la Plateforme Abortion Right.

« Stop à l’immobilisme, stop aux faux-fuyants : il est urgent de dépénaliser complètement l’avortement et de supprimer toutes les barrières qui bloquent l’accès à ce soin de santé fondamental. »

En février dernier, Amnesty International et la Plateforme Abortion Right ont déjà dénoncé le statu quo établi par l’accord de coalition du gouvernement fédéral, qui prévoit un nouveau « débat sociétal » et une potentielle modification de la loi « après consensus au sein des partis majoritaires ». Les profondes inquiétudes de l’organisation et de la Plateforme ont récemment été renforcées par les annonces du Premier ministre, Bart De Wever, en avril dernier, faisant état de la préparation d’un projet de loi relatif à l’avortement.

« Des sources venant du Parlement mettent en avant la volonté du gouvernement de limiter la réforme de la loi relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) à une prolongation du délai légal de 12 à 14 semaines post-conception pour accéder à un avortement, sans proposer aucun autre changement, expliquent Carine Thibaut et la Plateforme Abortion Right.

« Cette prolongation ne réglerait nullement le problème. Une grande majorité des personnes se trouvant en dehors du délai légal serait toujours contrainte de se rendre à l’étranger pour avorter et celles qui ne peuvent se permettre de franchir les frontières belges devraient, soit poursuivre des grossesses non-désirées, soit recourir à des moyens dangereux pour interrompre leur grossesse », dénoncent Carine Thibaut et la Plateforme Abortion Right.

Du reste, les autres importantes lacunes de la loi actuelle subsisteraient, telles que les sanctions pénales qui persistent à l’égard des femmes et des médecins qui agissent hors du cadre légal, mais aussi la période de réflexion obligatoire entre le premier rendez-vous et l’intervention, ainsi que tous les autres obstacles à l’accès à des avortements sûrs et légaux.

« Un tel projet de loi serait inacceptable, tout comme est déjà inacceptable l’absence délétère de volonté et de courage politiques d’avancer dans la bonne direction. Chaque jour qui passe, nos autorités font le choix de sacrifier les droits humains de toutes les personnes ayant besoin d’une IVG en Belgique sur l’autel du marchandage politique. Cela doit cesser ; il faut maintenant avancer de manière décisive et au plus vite », concluent Carine Thibaut et les membres d’Abortion Right.

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