« Rien ne peut justifier les attentats, condamnables au plus haut point, qui ont visé les fidèles dans des églises coptes d’Égypte en 2017. Il ne fait aucun doute que les auteurs de ces actes doivent rendre des comptes. Mais prononcer une condamnation collective à la peine capitale à l’issue d’un procès militaire inique, ce n’est pas rendre justice, et cela ne permettra pas de prévenir d’autres attaques motivées par l’intolérance religieuse, a déclaré Najia Bounaim, directrice régionale adjointe du travail de campagne pour l’Afrique du Nord au sein d’Amnesty International.
« L’Égypte a un lourd passif en ce qui concerne les procès illégaux de civils devant ses tribunaux militaires, tristement célèbres, et les condamnations prononcées contre des dizaines de personnes à l’issue de procès collectifs manifestement iniques, condamnations qui s’appuient souvent sur des “aveux” obtenus sous la torture. Les personnes accusées d’avoir pris part à ces crimes motivés par la haine doivent être rejugées par un tribunal civil, dans le cadre de procédures respectant le droit international relatif aux droits humains et les normes en matière d’équité des procès. »
Complément d’information
Les procès militaires sont iniques parce que tout le personnel des tribunaux, des juges aux procureurs, sont des militaires en service actif, qui travaillent sous l’autorité du ministère de la Défense et n’ont pas la formation nécessaire concernant l’état de droit et les normes d’équité des procès.
La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Amnesty International y est opposée en toutes circonstances, sans exception, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence et quels que soient l’accusé, le crime commis et la méthode d’exécution.