EGYPTE. L’Égypte doit abandonner les poursuites engagées contre trois militants

Index AI : PRE 01/261/2010
ÉFAI - 30 juillet 2010

Amnesty International a demandé aux autorités égyptiennes d’abandonner toutes les poursuites engagées contre deux éminents défenseurs des droits humains et un blogueur reconnu dont le procès doit s’achever au Caire ce samedi 31 août.

Gamal Eid, Ahmed Seif El Islam Hamad et le blogueur Amr Gharbeia, membre du personnel d’Amnesty International, sont accusés de « diffamation », de « recours à des menaces » et d’« utilisation abusive d’outils de communication ».

Ces accusations sont liées aux allégations d’un juge, qui a affirmé en 2007 que les deux militants avaient tenté de lui soutirer de l’argent. Amr Gharbeia est poursuivi pour avoir tenu des propos diffamatoires à l’égard de ce magistrat sur son blog.

Amnesty International enverra un observateur au procès de samedi, lors duquel ces trois hommes encourront une peine d’emprisonnement et une amende s’ils sont reconnus coupables.

« Un verdict de culpabilité serait un nouveau coup dur pour la liberté d’expression en Égypte, où des poursuites contestables en diffamation sont fréquemment utilisées afin de harceler les détracteurs des autorités et des fonctionnaires de l’État, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

« Nous craignons qu’il ne s’agisse là d’une énième tentative pour intimider les organisations indépendantes de défense des droits humains, qui s’inscrit dans un mouvement de répression plus général contre l’opposition. »

Gamal Eid est directeur du Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme et Ahmed Seif El Islam Hamad est fondateur du centre Hisham Mubarak pour le droit.

En février 2007, ils ont tous deux été accusés d’avoir tenté de soutirer de l’argent au juge Abdel Fatah Murad.

Quelques jours auparavant, le Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme et le centre Hisham Mubarak pour le droit avaient publié une déclaration accusant Abdel Fatah Murad d’avoir plagié un rapport du Réseau sur les restrictions imposées à Internet dans le monde arabe et de l’avoir reproduit dans son livre.

Cette déclaration faisait suite à une critique du livre d’Abdel Fatah Murad, The Scientific and Legal Principles of Blogs, qu’Amr Gharbeia avait postée sur son blog le 7 février 2007 et qui dénonçait la position hostile à la liberté d’expression exposée dans cet ouvrage.

Le ministère public égyptien ayant ouvert une enquête, Amr Gharbeia a été interrogé sur une éventuelle « diffamation » en lien avec des commentaires postés sur son blog par des tiers.

« Le droit à la liberté d’expression implique le droit de critiquer librement les représentants de l’État, les fonctionnaires, les personnalités publiques et les autorités. Les responsables égyptiens doivent répondre sur le fond aux critiques qui leur sont adressées au lieu d’utiliser des accusations de diffamation pour essayer de les étouffer en les rendant passibles de poursuites », a souligné Malcolm Smart.

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