ÉGYPTE - Le nouveau président doit s’engager à mettre fin aux actes de torture

Index AI : MDE 12/031/2005

Le nouveau président égyptien, qui doit être élu le 7 septembre, doit prendre des mesures décisives pour mettre fin aux actes de torture et autres violations des droits humains et opérer une coupure radicale avec le passé, a déclaré Amnesty International ce jeudi 1er septembre.

« Les actes de torture sont toujours généralisés et systématiques et les forces de sécurité sont autorisées depuis de trop nombreuses années à opérer en toute impunité, selon Malcolm Smart, directeur du programme Moyen Orient et Afrique du Nord. Le nouveau président devra imposer des réformes longuement attendues en matière de droits humains. »

La torture est employée de façon systématique contre des personnes de toutes conditions sociales, notamment contre les prisonniers politiques et les personnes arrêtées dans le cadre d’affaires présumées de « terrorisme ». Parmi les méthodes employées de façon régulière par les forces de sécurité, on peut citer les coups, la suspension par les poignets et les chevilles et les décharges électriques aux endroits sensibles du corps. Les détenus sont fréquemment obligés de rester nus, les yeux bandés, pendant les séances d’interrogatoire et de torture.

Aucune enquête approfondie et impartiale, ouverte dans des délais raisonnables, n’a été menée après les centaines de plaintes pour torture et mort en détention déposées au cours de ces dernières années. L’impunité accordée aux auteurs présumés d’actes de torture et de mauvais traitements encourage en définitive ce type de violences.

« Chercher à mettre fin au recours systématique à la torture et briser la spirale de l’impunité derrière laquelle se sont retranchés les tortionnaires devrait être une priorité pour le nouveau président », a poursuivi Malcolm Smart.

Amnesty International salue la création récente d’un Conseil national des droits humains et d’une commission parlementaire en charge des droits humains. Ces organismes devraient jouer un rôle accru dans la promotion des droits humains en Égypte.

L’état d’urgence, en vigueur depuis 1981, a grandement contribué à la restriction des droits et libertés en Égypte. La Loi relative à l’état d’urgence accorde des pouvoirs très larges pour limiter la liberté d’expression, d’association et de réunion ; toute personne considérée comme constituant « une menace pour la sécurité nationale et l’ordre public » peut être maintenue en détention pour une durée indéterminée sans inculpation ni jugement.

Des milliers de personnes sont toujours maintenues en détention administrative au titre de la Loi relative à l’état d’urgence sans avoir jamais été inculpées ni jugées, parfois depuis des années. La plupart sont détenues dans des conditions épouvantables ; un certain nombre de prisonniers sont morts en détention faute de soins ou d’un traitement médical approprié.

« La législation relative à l’état d’urgence rend plus faciles des actes de torture et autres violations des droits humains inacceptables au regard du droit international. Le nouveau président doit abroger ces lois ou les mettre en conformité avec les normes acceptées internationalement », a conclu Malcolm Smart.

Pour plus d’information sur la campagne menée par Amnesty International, consulter les sites :

http://www.amnestyinternational.be/act/rubrique.php3?id_rubrique=3
et
http://web.amnesty.org/pages/stoptorture-index-fra

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