Égypte. Les policiers qui se sont rendus coupables de torture ne devraient pas être réintégrés dans leur fonction


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le rétablissement dans leur fonction de deux policiers reconnus coupables d’actes de torture reviendrait pour les autorités égyptiennes à encourager implicitement la police à utiliser la torture, a déclaré Amnesty International ce jeudi 9 avril, en demandant au ministre de l’Intérieur égyptien de ne pas autoriser cette réintégration.

« Réintégrer ces deux policiers ferait douter de l’engagement qu’ont pris les autorités égyptiennes de lutter contre la torture des détenus, à un moment où les allégations d’actes de torture et de mauvais traitements dans les postes de police et les centres de détention sont encore nombreuses, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Ce serait totalement inapproprié que l’un ou l’autre de ces hommes soit réintégré dans la police ou un autre service responsable de l’application des lois, ou dans toute autre administration. »

Islam Nabih et Reda Fathi Emad al Kabir ont été libérés à la fin du mois de mars après avoir purgé une peine réduite de trois ans d’emprisonnement pour avoir détenu illégalement, torturé et violé le chauffeur de bus Emad al Kabir pendant une garde à vue en 2006. Les deux hommes avaient également été reconnus coupables d’avoir humilié davantage et porté préjudice à l’image d’Emad al Kabir en ayant filmé le viol de cet homme avec un téléphone portable équipé d’une caméra et fait circuler ce film.

Amnesty International est préoccupée par les informations récentes en provenance des médias et du gouvernement qui suggèrent qu’Islam Nabih est sur le point de reprendre du service dans le gouvernorat d’Assiout, en tant que policier.

La réintégration de policiers dont il est prouvé qu’ils se sont rendus coupables d’actes de torture ou d’autres formes de mauvais traitements à l’encontre d’un détenu sous leur garde serait contraire au droit international et aux normes internationales relatifs aux droits humains, qui disposent que des agents de l’État qui commettent des violations manifestes des droits humains, des actes de torture notamment, doivent être démis de leur fonction.

Amnesty International s’était félicitée des poursuites engagées contre Islam Nabih et Reda Fathi Emad al Kabir, qu’elle avait vues comme une confirmation de l’engagement des autorités égyptiennes à lutter contre la torture. L’organisation a demandé aux autorités égyptiennes de lui indiquer le nombre de plaintes pour torture ayant donné lieu à une enquête ces dernières années, ainsi que le nombre de policiers ayant été jugés et condamnés pour actes de torture. Amnesty International n’a pas reçu, à ce jour, de réponse à sa demande.

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